Alain Bashung, Florence + the Machine, Fool’s Gold, Oneohtrix Point Never, Apparat Organ Quartet
Alain Bashung, L’homme à tête de chou
Quatrième album concept signé Gainsbourg, L’homme à tête de chou conte en 76 les amours d’un homme mûr et d’une jeune shampouineuse. Trente ans plus tard, ces onze chansons devaient être le fil rouge d’un spectacle de danse contemporaine, chorégraphié par Jean-Claude Gallota. Le projet est lancé fin 2006, la musique doit être réenregistrée par Denis Clavezolles (Murat) et mixée par Jean Lamoot (Des visages des figures, Fantaisie militaire). Mais surtout, c’est Bashung qui va se réapproprier les textes du Maître. Le destin en décidera autrement : il disparaît le 14 mars 2009, huit mois avant la création du spectacle à Grenoble… où sont utilisées les bandes, déjà enregistrées.
Le disque que voici donne un peu la drôle d’impression d’une œuvre doublement posthume. En filigrane : deux fantômes, déjà liés par un album (Play blessures) et un héritage dignement assumé. La version 2011 diffère de celle de 1976 : intonations plus dynamiques et plus graves, orchestrations moins spatiales, sonorités plus contemporaines, variations sur les mêmes thèmes (comme ces cordes du « Marilou reggae »). Conjuguez les plaisirs et faites-vous les deux !
*Universal Music
Florence + the Machine, Ceremonials
Lungs, le premier album de la chanteuse londonienne, avait révélé une personnalité forte, hantée et lyrique comme peut l’être une Kate Bush. La suite ne déçoit pas : Ceremonials porte bien son titre : ses douze chansons dessinent à merveille l’univers fantastique de Florence Welch, à la fois mystérieux et entraînant sur des mélodies d’une grande finesse.
*Island-Universal. http://florenceandthemachine.net/
Fool’s Gold est à LA ce que Vampire Weekend est à New York : un grand défenseur de la guitare étincelante, vive et nerveuse, et de la rumba électrique. Sur ce deuxième album où l’hébreu cède sa prédominance au profit de l’anglais et même du français pour la plage titulaire, Fool’s Gold signe de grandes chansons (« Wild window ») pour un disque tout simplement lumineux.
*Cinq7/PiaS. http://www.myspace.com/foolsgold
Oneohtrix Point Never, Replica
Nom énigmatique d’un musicien expérimental, Daniel Lopatin, installé à Brooklyn, Oneohtrix Point Never propose une musique synthétique, mélancolique, trippante et paysagiste invitant au recueillement et à la méditation. Son dernier disque en date, Replica, est une espèce de divagation nostalgique. De voyage dans le temps comme suspendu. Dépaysement assuré.
*Software-V2. http://pointnever.com/
Apparat Organ Quartet , Pólýfónía
Sont fous, ces Islandais ! Après Sugarcubes et Sigur Rós, à chaque décennie ses zinzins des neiges : voilà un batteur et quatre claviéristes régressifs pour lesquels seuls comptent les synthés analogiques. C’est du Kraftwerk pour kids (« Cargo frakt »), du Daft Punk de Playmobil (« 1, 2, 3 forever ») et du space rock pour les grands (« Söngur Geimunglingsins ») ! Sortie le 14 novembre.
*Crunchy Frog – V2. http://www.myspace.com/apparatorganquartet