Your Song #20: « Pictures of Lily », The Who

Mesdames, si vous aimez jouer de la mandoline, faire frotte-motte ou apprendre le braille, Messieurs, si vous adorez emmener Popol au cirque, peigner la girafe ou vous faire les cuivres façon Grand Hôtel, ce Your Song est pour vous puisqu’il rend hommage à l’un des plus grands tabous du texte rock and roll, le plaisir solitaire…

La première chanson rock évoquant ce qui reste l’un des passe-temps favori de l’homme, et quand je dis l’homme, j’embrasse la femme, peut être attribuée aux Who. En 1967, le formidable « Pictures of Lily » atteint la 4e place des charts anglais. Pas mal pour l’histoire d’un garçon qui trouve sommeil comme il peut.

Ce jeune homme, que l’on devine être Pete Townshend, qui a écrit la chanson et qui logiquement est aujourd’hui presque sourd, en a assez de ses nuits sans sommeil, « so sick of having sleepless nights ». Pour l’aider, son père lui donne des photos à accrocher à côté de son lit. Le truc marche, le môme se sent tout de suite moins seul. Ces photos de Lily rendent sa vie fantastique, il retrouve le sommeil, ça baigne !

Puis les choses se dégradent, il tombe amoureux de Lily. Il demande à son père où la rencontrer. Malheureusement, elle est morte en 1929 ! Patatras ! Seule échappatoire possible, la retrouver dans ses rêves, « for me and my Lily are together in my dreams ». Dans « Pictures of Lily », tout est dans le non-dit. Ça ne parle pas de main, de tache ou d’orgasme. Ce qui n’est pas le cas de quelques successeurs.

Quelques années après les Who, Jackson Browne écrit « Rosie », dans laquelle un homme fait une véritable déclaration d’amour à sa main droite, la Rosie en question, alors que la femme dont il est tombé amoureux est partie avec le batteur du groupe dont il est le mixeur. Plus tard, ce sera le fantastique « Pump it up » d’Elvis Costello, au texte plus ambigu, l’histoire d’un jeune homme frustré sexuellement à cause d’une fille qu’il décrit comme mauvaise et narcotique. Il ne lui reste donc qu’à « la pomper ». Pas la fille, hein !… En magasin, nous avons encore « Orgasm Addict », des Buzzcocks, et son fameux « All those stains on your jeans », ainsi que « Dancing with myself » de Billy Idol, qu’on imagine faire plein de choses tout seul, mais pas danser ! Et « Blister in the sun » des Violent Femmes, littéralement des cloques au soleil, véritable hymne au 5 contre 1 avec son imparable « Big Hand I know you’re the one »…

Les femmes ne sont pas en reste. Tori Amos chante dans « Icicle », l’histoire d’une jeune fille qui préfère se caresser dans son lit pendant que son père, pasteur, récite des sermons dans la pièce en dessous. Ou encore le « She Bop » de Cindy Lauper et son fameux « They say I’d better stop, or I’ll go blind ». En français ça rend sourd, en anglais, ça rend aveugle !

Ne me remerciez donc pas de ces quelques suggestions musicales au moment, mesdames, de battre la crème, et messieurs, de se flatter le petit chauve.

Axel Du Bus

[youtube 7BmkBroiw1s]


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1 commentaire

  1. Le Vince

    21 novembre 2011 à 12 h 05 min

    1967 ?! Bof… Pour rappel, Collette Renard et ses Nuits d’une demoiselle notamment, c’est en 1963. D’accord, c’est du cunilingus, mais je pense pas que ce soit plus prude !

    Et le viol homo-anthropophile du gorille de Georges Brassens, c’était en 1952 !!!

    Faut aussi rendre à César ce qui est à César, le rock ‘n’ roll n’a pas tout inventé en matière de rock ‘n’ roll attitude …

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