The Rapture, pionnier du dance-punk qui a définit le son des années 2000, présentait hier son nouvel album à l’Orangerie du Botanique. Un concert qui aura surtout valu pour les extraits du premier LP du groupe, le classique en devenir «Echoes».
On a un peu de mal à s’en rendre compte aujourd’hui, mais la plus grosse partie des années 2000 a appartenu à The Rapture. Débarqués à l’orée de la décennie zéro avec un mélange de post-punk, de dance et de disco, les New Yorkais ont posé le son des années à venir. Et s’ils se produisaient hier dans une Orangerie bondée pour y présenter leur dernier-né (leur troisième long format «In The Grace Of Your Love»), c’est bien de ce premier album dont il a finalement été question, «Echoes», dont la pertinence aujourd’hui continue d’écraser la concurrence.
Allez! 21 h tapante, The Rapture monte sur scène à la new yorkaise. C’est-à-dire de façon étudiée, mais cool. Un par un, les membres s’installent et jouent leur partie. La fosse est chaude humide, bien mise en jambe il est vrai par la pop énergique et insouciante des Liégeois Fastlane Candies. Arrive Luke Jenner, grand échalas entre deux âges, tignasse broussailleuse sur t-shirt Big Star, et on est parti avec ‘In The Grace Of Your Love’.
Le son est chaud, la basse ronde mène le bal, la machine est bien huilée. La sauce prend gentiment dans une ambiance disco 2000, mais on est tout de même très (très) loin des petites bombes du premier LP. Preuve par l’exemple quand sont lâchées ‘House Of Jealous Lovers’ en milieu de set et ‘Echoes’ à la fin. Là, la température monte de 1000°C, on joue dans une toute autre catégorie, et pas seulement parce qu’il s’agit des tubes. L’urgence, la spontanéité, l’énergie qui se dégagent de ces morceaux, les riffs acérés et les rythmes acid house, c’est Rome et Byzance! Entre ces deux montées acides, The Rapture fait office de bon groupe néo-disco, avec quelques tubes à chantonner en plus (‘Get Myself Into It’, ‘Sail Away’), mais ça s’arrête là.
Bon, voilà. Finalement, rien de plus logique qu’un groupe, passé dix ans de carrière, perde en énergie et en urgence. C’est la loi de la nature, et on ne leur en voudra pas, aux Raptures. D’ailleurs, ils vieillissent plutôt pas mal. Surtout, le constat ci-dessus met plus en évidence la force de leur premier album «Echoes», sorti en 2003 et toujours aussi bandant (un futur classique, en somme), qu’une quelconque déchéance. Et ce même si le rappel hier soir était rachitique. Et qu’on se dise, lorsque le groupe termine avec ‘How Deep Is Your Love?’ (nah! Rien avoir avec les Bee Gees… ni Take That) sur un solo de saxophone à la «écoute-moi ça que j’te montre!», que ça commence tout de même à bien faire, ce revival eighties décomplexées… Mais passons. The Rapture était dans la place hier soir, et ce fut fête!
Didier ZACHARIE
http://www.myspace.com/fastlanecandies
http://therapturemusic.com/home
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