Bill Callahan, Low, Pinback : tiercé gagnant

Pinback, Bill Callahan, Low. Ce n’est pas une ni deux mais pratiquement trois têtes d’affiche que rassemblait le festival Autumn Falls jeudi au Cirque Royal.

2000 places assises. Numérotées. Le cirque est plein à craquer. Les files au bar sont dignes d’un Kinepolis au soir d’une première de Twilight… Le Botanique a même remis des tickets en vente à prix modique. Au Bota, on appelle ça les places à visibilité réduite. Comprenez à l’étage, dans les gradins latéraux à hauteur de la scène. Pourquoi pas ? Il n’y avait de toute façon pas grand-chose à voir jeudi. Pas de projections, de coups de sang, de basse derrière le dos, de guitares entre les dents… Juste trois groupes. Trois trios. Trois vieux de la vieille. Preuves vivantes que la musique sur scène peut se suffire à elle-même, snober tout artifice, pour toucher la moelle.

Loin d’être animé par des considérations mercantiles, Pinback déjà n’est pas venu défendre un nouvel album. Le groupe de San Diego n’a plus sorti un disque depuis quatre ans. Pinback, c’est une idée encore artisanale de la pop et du rock indé. Bien foutu mais inégal. Rob Crow, rondouillard, fait son petit effet avec sa danse du ventre et son porte gobelet. Les fans s’en réjouiront, le prochain album, Information Retrieved, est prévu pour 2012. Désolé Rob mais j’ai la tête ailleurs. Le ‘Cold Blooded Old Times’ de Smog me trotte dans la tête depuis le début de la soirée.

Ben oui, c’est en regardant High Fidelity que j’ai entendu pour la première fois la voix inimitable de Bill Callahan. Accompagné d’un batteur aux pieds nus et d’un guitariste électrique aussi sage que doué, l’Américain dessine ses grands espaces minimalistes à la gratte acoustique et de temps en temps à l’harmonica. ‘Riding for the feeling’ ouvre la promenade. C’est beau. C’est grand. C’est fort. Profond et épidermique. On entendrait une mouche voler dans le Cirque Royal. Lui aussi extrait d’Apocalypse, ‘America !’ s’étire, bouscule les repères. N’en déplaise à Low qui a l’honneur de clôturer et de jouer 1h20, c’est Bill (50 minutes montre en main) le héros de la soirée.

A droite à gauche, des sièges se vident tandis qu’Alan Sparhawk, Mimi Parker (qui joue de la batterie debout) et Steve Garrington passent en revue C’Mon. Low interprète huit titres de son neuvième et dernier album et lui consacre grosso modo la moitié de son concert. Distinction pour ‘Try to sleep’ et le vertigineux ‘$20’. ‘My Love is for free’ martèle le groupe du Minnesota entre quelques extraits de The Great Destroyer (‘Monkey’, ‘When I Go Deaf’), de Trust (‘In The Drugs’, ‘Last Snowstorm of the year’) et autre Drums and Guns (‘Breaker’, ‘Murderer’)… Le nôtre aussi Alan. Le nôtre aussi.

Julien Broquet

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