La deuxième étape de l’Autumn Falls, en ce qui nous concerne: le VK où les Montréalais psychédéliques de Suuns étaient prêts à nous en foutre pleins les sens. Mais le trop faible volume sonore ne l’a pas permis.
De Suuns, on retenait surtout cette prestation épique au dernier Primavera. Un concert en forme de sirocco psychédélique post-moderne, parmi les meilleurs du festival. Les Montréalais sont de retour en Europe cet automne, un nouvel EP deux titres sous le bras qu’on placera à la droite de leur excellent « Zeroes QC » sorti l’an dernier. Voilà pour les présentations.
Disons-le d’emblée, Suuns ne nous a pas refait le coup du Primavera. Et pourtant, leur prestation était presque aussi impeccable. Suuns fait du psychédélisme du XXIe siècle, et rien que pour ça, on les remercie. Leur son est clinique, totalement en phase avec l’époque. L’entame du concert est impeccable, même si le groupe commet l’erreur de lâcher leur bombe la plus mortelle, à savoir ‘Arena’, en deuxième titre – c’est pas en sprintant dans les premiers kilomètres de l’étape que le coureur gagnera au Galibier, dit le dicton. Reste que le groupe assure derrière, le son est clair comme les yeux de la princesse et le quatuor a encore du matériel en stock. Le problème, on s’en rend compte un peu plus tard, c’est le volume sonore.
On était alors dans nos pensées. On pensait à Pink Floyd 1968, puis au fait d’écouter Pink Floyd dans son salon, les pieds au chaud, un bol de soupe dans les mains… La divagation a duré un moment comme ça jusqu’à ce qu’on soit interrompu par la conversation qui se jouait deux rangs plus loin. C’est là qu’on a tilté. On se croirait dans son salon! Les conversations pour tout le monde dans la foule. Le son bien clair mais qui jamais n’agrippe réellement. Or, si il y a un truc auquel on s’attend à un concert de Suuns, c’est bien de se faire prendre par le son, de sentir son corps vibrer sous les fréquences, de ressentir comme des uppercuts au foie les coups de grosse caisse, bref, de s’offrir en sacrifice au maître-Son pour atteindre des niveaux de conscience toujours plus élevés et enfin poser ses yeux sur les Dieux-sooleils. Amen Ra! … Sauf que non.
On a mesuré durant le set, on était à 96 dB. A partir du 1er janvier 2012, les salles de concert flamandes ont un an pour se conformer à une nouvelle réglementation de la Région flamande sur les nuisances sonores. On parle d’un maximum de 90, 95 à 100 dB avec mesures à prendre pour chaque catégorie. Bref, il y a matière à discuter. La santé publique, ce genre… Tout ce qu’on en sait, pour notre part, c’est que le manque de volume sonore nous a ruiné ce concert de Suuns. Et qu’on est d’autant plus frustré que 1. le groupe a fait son boulot et n’y est pour rien, et 2. il ne fallait vraiment pas beaucoup plus de décibels pour avoir le volume adéquat. Ceci-dit, on peut aussi écouter le disque à la maison. Les pieds au chaud. En toute sécurité. Et loin du monde.
Didier ZACHARIE
Photo: Christopher HEUNINCKX
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Antoine Vk
30 novembre 2011 à 12 h 05 min
Bonjour,
C’était un ingénieur du son de Suuns qui mixait le groupe et nous ne sommes donc d’aucune manière responsable du son effectivement relativement faible…
Et pour ce qu’il est de la nouvelle législation flamande ce n’est pas aussi simple que comme présenté dans cet article. Il s’agit (pour une salle comme la nôtre) d’une limite de 100dBa mesuré sur une période de 60min, à hauteur de la table de mixage, ce qui est totalement différent!
Antoine François du Vk
Didier Zacharie
5 décembre 2011 à 17 h 06 min
Merci pour ces explications!