Noel Gallagher: The Importance Of Being Humble

On avait rendez-vous Boulevard Anspach, hier sous la pluie, pour y retrouver Noel Gallagher avec ses nouveaux High Flying Birds, deux ans après la séparation de son groupe. L’ancien Oasis en chef nous est revenu profil bas et nous a fait oublier la pluie.

On se demandait comment on allait retrouver l’aîné Gallagher. Car il faut bien se rendre compte: il y a quinze ans, ce type jouait devant 250 000 personnes spécialement venues s’époumoner sur ses chansons et boire ses bonnes paroles. C’est pas rien. Aujourd’hui, l’homme nous revient avec un album solo honnête mais sans surprise, et un passif qui fait toujours de lui un des hommes les plus écoutés du Royaume de Lisbeth. Reste que sur le continent, les choses sont moins expansives. Noel G. rappelle de bons souvenirs de jeunesse, à part ça…

Il avait prévenu en interview: «Si vous venez me voir, sachez qu’il n’y aura rien à voir. Il s’agira de m’écouter, et de chanter avec moi. Je n’ai rien d’autre à offrir». Eh bien, vous voulez savoir? C’était bien suffisant! Et le père Noel de nous rappeler à quel point c’est simple et agréable, la musique populaire. Une mélodie accrocheuse, quatre accords et un refrain que 2000 personnes reprennent comme une seule personne. Et c’est soleil dans les chaumières!

Pour commencer, le set est parfaitement équilibré entre nouveautés et titres d’Oasis. Si bien qu’on ne s’est jamais ennuyé. Les nouvelles chansons tiennent d’ailleurs la route (mention spéciale pour ‘If I Had A Gun’ et ‘The Death Of You And Me’). L’homme sait écrire des chansons pop, merci pour lui. Sûr, la formule est répétée et ne nous rendra pas le schmilblick, mais ça, on le sait depuis belle lurette. Noel Gallagher, c’est de la pop-rock à l’ancienne, pour le peuple, simple, directe et efficace.

L’autre bonne idée du concert, c’est qu’il évite le piège de la nostalgie. Ainsi, quand Noel enchaîne ‘Wonderwall’ et ‘Supersonic’ en milieu de set, c’est dans des versions dépouillées, guitare sèche-piano discret. Si bien qu’elles sonnent les mêmes mais… différentes. La différence, c’est que Noel la joue profil bas. Humble. Tel un simple artisan de l’immense usine pop de Sa Majesté qui aime son métier. Et ça, c’est tout de même un fameux changement par rapport à Oasis!

Fini donc le côté grande gueule cocaïnée venant cachetonner en jet privé. L’homme en est revenu. Et s’il est vrai qu’il n’a ni la voix ni le charisme de son frère sur scène, Noel se débrouille sans trop de problème. L’ambiance dans la salle – on n’a pas encore parlé de l’ambiance – est chaude et bon enfant – à part quelques têtes carrées qui persistent à faire leur requête au père Noel, lequel s’en débarrasse en deux-trois vannes et une réponse franche «it’s not gonna happen, mate, so forget it ». Et quand on dit que l’ambiance est chaude et bon enfant, c’est avant le rappel.

Neuf titres d’Oasis ont été joués. ‘It’s Good To Be Free’ (face B de ‘Whatever’) et ‘Mucky Fingers’ d’entrée de jeu, les deux précités en milieu de set, ‘Half The World Away’ (face B de ‘Whatever’) et Talk Tonight (face B de ‘Some Might Say’) un peu plus tard et trois au rappel: ‘Little By Little’, ‘The Importance Of Being Idle’ et, en apothéose, forcément, ‘Don’t Look Back In Anger’. Qui nous donne des frissons. Parce qu’elle signifie quelque chose (souvenirs, sensations d’une époque qui remontent,…) pour les 2000 personnes présentes qui chantent à l’unisson et s’approprient le titre. C’est la magie des chansons populaires, elles n’appartiennent plus à leur créateur, mais au peuple. ‘Don’t Look Back In Anger’ est de celles-là et elle nous fait oublier la pluie, le froid et la misère. Et ça, c’est quand-même pas rien.

Didier Zacharie

http://www.noelgallagher.com/

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[youtube TuH6heZS3Gw]

Journaliste lesoir.be

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1 commentaire

  1. Romain

    2 décembre 2011 à 18 h 57 min

    Je trouve que le dernier album de Noël Gallagher est très bon. Il est en ligne avec la qualité des albums d’Oasis (l’Oasis des bons jours). Personnellement, je le trouve nettement meilleur que le dernier album de son frère (sous le groupe Beady Eye).
    On retrouve clairement une certaine sagesse par rapport aux tumultes du passé.

    Merci Noël… Son album remet de la bonne humeur dans les nombreux embouteillages sur le ring de Bruxelles ! 🙂

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