L’appel du Caribou

Quelques solides concerts rythmeront encore la fin de l’année. La concurrence sera même rude le week-end prochain entre les Black Lips au VK et le Legendary Tigerman à l’Eden. Le concert de Caribou avec son Vibration ensemble ce jeudi au Vooruit n’en avait pas moins des allures d’apothéose.

C’est un peu le couronnement des nombreux concerts donnés par les Canadiens depuis la sortie de Swim en avril 2010. Puis aussi un des derniers grands moments live de 2011. Dan Snaith débarque en ce début décembre à Gand flanqué de deux batteurs, d’une section de cuivre, mais aussi des électroniciens James Holden et Kieran Hebden (Four Tet). Caribou et son Vibration Ensemble, c’est une création pour le festival All Tomorrow’s Parties de Monticello, dans l’état de New York, en 2009. Puis aussi un disque, sorti l’an dernier. Curateur de Nightmare before Xmas, l’événement ATP anglais de ce week-end, Caribou a décidé de déterrer le projet pour trois dates exceptionnelles. Les seules qu’il ait jamais données sous cette forme en Europe. Entre une prestation à la Scala de Londres et une autre à Minehead, les Canadiens s’arrêtent donc au Vooruit. Etape dont on s’étonne mais dont on sera aussi les derniers à se plaindre.

Attention de ne pas à nouveau se retrouver avec la voiture coincée pour la nuit dans le parking sous-terrain. Orchestra of spheres ne monte sur scène que sur le coup de 22 heures. S’ils semblent en route pour le carnaval avec des drôles d’accoutrement flashy et rétro futuristes qui pourraient les faire passer pour les premiers gugusses venus, les Néo-Zélandais sont plutôt convaincants. Armés de leur Biscuit Tin Guitar et autre Sexomouse Marimba (ne me demandez pas ce que c’est, Baba Rossa crée ses propres jouets…), ces musiciens du bout du monde font de la pop psychédélique pour danser. Une musique qui se promène aux quatre coins de la planète rappelant souvent Konono et autres tradi-modernistes. A revoir en version longue durée. Et si possible avec l’irrésistible Spontaneous Symmetry. Allez m’écouter ça d’urgence…
Belle bête, Caribou et son Vibration Ensemble débarquent en harde tout de blanc vêtu. Flûte, trombone, saxophone, clarinettes, batteries et machines… Ils sont onze sur scène pour reconstruire, réinventer les morceaux de Dan Snaith et de sa bande. Des morceaux rallongés, trafiqués… Et fort différents de l’album Caribou Vibration Ensemble Featuring Marshall Allen. Faut dire que le disque Swim occupe une bonne partie du set et qu’il n’était pas encore sorti quand ce live a été enregistré.

D’accord. Dan Snaith sera loin de décrocher le titre de chanteur de l’année. On n’en est pas moins sous le charme obsédant et dansant de l’animal. Les batteurs s’excitent. Les bidouilleurs bidouillent. « On ne sait pas trop ce que fait Kieran (ndlr : Hebden) là derrière, » avoue le Caribou en chef himself. Une dizaine de (longs) morceaux. Pas de rappel. Pas grave. Sun, interminable, met fin à la soirée et chauffe le dancefloor tandis que le public enthousiaste mais un peu mou se laisse enfin aller. Au poil.

Julien Broquet


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