Cette fois, c’est bel et bien parti, pour l’ancienne chanteuse de Hooverphonic. Trois ans après avoir quitté le groupe d’Alex Callier, et quelques mois après la parenthèse Dorléac, Geike écrit un nouveau chapitre dans sa vie d’artiste. L’album solo : c’est fait. Les try out, showcase et passages en acoustique dans les Fnac : c’est fait aussi. Mardi soir, elle montait sur la scène de l’Orangerie, pour un « vrai » concert inaugurant une petite série qui l’emmènera de Bruges à Breda en passant par Gand. Première impression : plutôt bonne.
Voilà un retour sans demi-mesures. Dans une tenue qui risque de devenir familière (short, bas, talons hauts, chemisier), Geike fait converger tous les regards vers le centre de la scène. Pourtant, il y a du monde à ses côtés : un guitariste/violoniste, un bassiste, un batteur, deux claviers et sa sœur, Kate, dans le rôle de la choriste. Cette scène, baignant dans un éclairage souvent velouté, semble n’appartenir qu’à la revenante. Si elle ne s’éloigne jamais vraiment de son pied de micro, elle bouge beaucoup, soulignant par ses gestes (ici et là vaguement fébriles) les contours de ses nouvelles mélodies électropop.
Voilà aussi le genre de concert dans lequel on s’installe peu à peu, pas tout de suite, d’abord désarçonné par cette batterie très en avant pendant toute l’intro électro (« U don’t have to »). Mais, oui, Geike a toujours ce quelque chose de magnétique dans sa présence, ce mélange d’émotion, de tension (que rend sa cover très rock d’Anja Garbarek) et de sensualité (« Unlock » et son beat lascif, entre parenthèses, le genre de titre qui, remixé, ferait un carton sur le dancefloor).
Manifestement attendue (la session de signature après le concert en témoignera), Geike regrette, avant d’en terminer avec « In gold », que « ça passe trop vite ». Après cette petite incursion dans les eaux de Knife/Karin Dreijer Andersson, deux chansons tombent en rappel : « 107 windows » et « Rope dancer », agréablement plus soft que sur le disque.
A propos de softitude, justement, deux petits bémols : outre ce son au départ trop cassant, notons aussi cet écho qu’on aurait dit permanent et qui n’apporte pas toujours clairement un plus. Sauf, bien entendu, sur cette reprise de David Sylvian (« Ballad of a deadman »), du coup transformée en une sorte de cabaret blues habité. Reste qu’on attend la suite, l’évolution, pour être épaté. Avec une voix comme la sienne, ce serait malheureux que ça n’arrive pas !
Didier Stiers
Setlist
1. U don’t have to
2. Strange disorder
3. Icy
4. Dizzy with wonder (cover Anja Garbarek)
5. Smile
6. Blinded
7. Ballad of a deadman (cover David Sylvian)
8. For the beauty of confusion
9. Night time ‘round here
10. Unlock
11. This page
12. In gold
Rappels
13. 107 windows
14. Rope dancer
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Minix
15 décembre 2011 à 12 h 02 min
Ben moi ce concert, je l’ai quitté avant la fin (ce qui est plutôt rare), mes oreilles n’en pouvaient de la batterie et du son (volume des basses beaucoup trop élevé pour moi…) que l’on aurait dit plus adapté à une grande salle de type Sportpaleis d’Anvers qu’à l’Orangerie du Bota.
J’irai la revoir quand elle passera à nouveau parce qu’elle a toujours une aussi jolie voix et que d’ici quelques mois, ce que moi j’ai perçu comme intenable au niveau sonore sera probablement résolu. Ptèt même que je suis une des rares (?) à avoir “souffert” des réglages sonores (et de la batterie trop forte qui couvrait carrément certaines chansons) donc un peu déçue mais pas “dégoûtée”, j’y retournerai 🙂
Lazik
16 décembre 2011 à 13 h 40 min
J’y étais au Botanique, j’ai adoré le concert ! Le son était parfait pour moi, comme quoi !
Geike nous livre une voix, un album d’une grande sensibilité et finesse.
Geike est une créature musicale d’une rare beauté et sans confusion je l’admire…
Bravo Geike…Je retourne t’applaudir à Gand le 23 déc et peut-être demain à Bruges, oui j’avoue sans complexe, je suis un nouveau fan…
Lazik