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dEUS dans la tempête

par le 17 décembre 2011

On a traversé pluie, neige et tempête afin de voir dEUS jouer chez lui, à Anvers la Grande. Tout ça pour se rendre compte qu’un concert de dEUS à Anvers n’est pas différent d’un concert de dEUS à Bruxelles: un groupe qui assure, peu ou pas d’ambiance et une sono qui ruine le tout.

On se disait qu’un concert de dEUS dans sa ville d’Anvers allait être quelque chose de spécial. Le retour au pays des enfants prodiges, pensez!, ça allait forcément surchauffer, le groupe et son public (sa tribu!) allaient communier dans un brasier qui ne ferait qu’une bouchée de la tempête qui se jouait à l’extérieur. On pensait. Il n’en fut point. La fosse est restée bien sage, l’oeil collé sur le portable qui filmait ce qui se tramait devant elle: soit un concert serré et électrique ruiné par une sono qui n’a jamais eu voix au chapitre dans cette caisse de résonance qu’est la Lotto Arena. Ah, ces grandes salles de sports!

La Lotto Arena, c’est un Forest National rectangulaire en béton armé. Autant dire qu’on n’a pas manqué d’échos. On avait déjà vu dEUS a Forest, c’était le même topo. Si bien que hier soir, nos pensées sont d’abord allées aux péquins qui ont déboursé 40 boules pour se retrouver dans ce bourbier sonore. Ce qui est peut-être une autre partie du problème dEUS en Belgique: leur notoriété est telle que le public est de plus en plus familial (des gens qui peuvent se permettre de débourser 40€ pour un concert). Et forcément, l’ambiance s’en ressent. Disons que ça devait être un autre style aux Ateliers Claus. En conclusion de quoi, on se dit que le mieux, c’est encore de voir dEUS à l’étranger. Là où le filtre n’est pas déformé et où dEUS est dEUS plutôt que le U2 local.

Tout cela ne doit pas pour autant faire oublier ce qui s’est joué sur scène. Car dEUS a fait un bon concert. Tendu, électrique et porté sur le présent. Niveau setlist, tout « Keep You Close » y est passé. Et plutôt bien. Les trois premiers quarts d’heure lui sont d’ailleurs consacrés avec quelques incursions plus ou moins heureuses dans « Vantage Point » (‘The Architect’ – on a beau essayer, y a vraiment pas moyen -, ‘Slow’ et un ‘Oh Your God’ puissant mais noyé dans la sono). On sent le groupe bien rodé, comme libéré et sûr de son nouveau répertoire. En fait, on a l’impression de voir un vrai groupe, et non Tom Barman et son orchestre, comme ce fut trop souvent le cas ces dernières années.

Si les titres de « Keep You Close » tiennent parfaitement la route (l’album de la résurrection?), les quelques morceaux que le groupe daigne reprendre de son glorieux passé sont tout de même chose à part. Certes on les connaît, et dEUS a raison de privilégier son dernier album, mais dès l’intro d”Instant Street’, on est transporté. L’enchaînement avec ‘If You Don’t Get What You Want’ et ‘Dark Sets In’ est d’ailleurs un des grands moments du concert. On retrouvera aussi ‘Sister Dew’ de « The Ideal Crash » avant que ‘Little Arithmetics’ et ‘Bad Timing’ ne terminent le set. Deux rappels plus tard (le premier avec ‘Fell Off The Floor, Man’ et ‘Suds & Soda’ – que demande le peuple? -, le second se terminant sur ‘Hotellounge’ – ô le doux plaisir!) dEUS quitte la scène après deux heures d’un concert généreux et maîtrisé, intense et électrique. On aurait juste aimé entendre quelque chose.

Didier ZACHARIE

Setlist: The Final Blast/ Second Nature/ The Architect/ Constant Now/ Oh Your God/ Slow/ Easy/ Instant Street/ If You Don’t Get What You Want/ Dark Sets In/ Twice (We Survive)/ Ghost/ Keep You Close/ Sister Dew/ Little Arithmetics/ Bad Timing  RAPPEL 1: The End Of Romance/ Sun Ra/ Fell Off The Floor, Man/ Suds & Soda  RAPPEL 2: Nothing Really Ends/ Hotellounge

http://www.deus.be/home/

[youtube o93DnejvZdQ]
[youtube KmbWLN_u2mw]

Journaliste lesoir.be
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12 Comments

  1. taupe

    17 décembre 2011 à 16 h 19 min

    Ca me fait penser à une interview de T.Barman où on lui demandait son avis sur B.DE WEVER et sa réponse était : “Je ne suis pas assez intelligent pour donner mon avis”. Peur de se mouiller, véritable manque d’information ou de personnalité’, réel désintérêt, hypocrisie, …????
    N’est pas DAAN qui veut. La musique de DEUS est à l’image des “opinions” politiques de son chanteur : incolore, inodore et insipide !!!!!

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  2. jujuu2

    17 décembre 2011 à 16 h 41 min

    Je les ai vu à l’Atelier au Luxembourg il y a 3 semaines. Et là c’était parfait. D’après ce que je vois, la même setlist mais dans une salle de 600 places. Nettement mieux donc!

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  3. Tikrou

    17 décembre 2011 à 17 h 12 min

    Je vais les voir ce soir à Forest, merci d’avoir réduit mon enthousiasme à zéro ! 🙁

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  4. Aurore

    17 décembre 2011 à 18 h 21 min

    Bah, s’il ne suffit qu’une critique pour briser ton enthousiasme… c’est qu’il n’était pas bien haut à la base… fais-toi ton idée, punt…

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  5. Thib

    19 décembre 2011 à 10 h 17 min

    depuis toujours, dEUS a toujours offert un meilleur rendu en petite salle que dans un hangar. C’est lié à leur style de musique, notamment, ça m’étonne qu’on s’en étonne encore en 2011… le problème étant qu’on ne les verra plus sur des petites scènes en Belgique (ce qu’ils faisaient encore lors de la tournée vantage point)… business is business ?

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  6. hank

    19 décembre 2011 à 10 h 28 min

    Son tout à fait acceptable à Forest, maîtrise impeccable, setlist quasi parfaite mais, en effet, pas d’ambiance.
    Bref, dEUS reste de loin le meilleur groupe belge.
    Rien de neuf sous le soleil quoi…

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  7. Pfloum

    19 décembre 2011 à 11 h 17 min

    “De loin le meilleur groupe belge” mais “pas d’ambiance”, cherchez l’erreur, elle est… gigantesque ! En fait, dEUS n’a jamais été très enthousiasmant sur scène, il ne suffit pas de jouer ses morceaux de façon très professionnelle pour faire un bon concert. Et le choix des salles énormes, c’est un erreur terrible.

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  8. LeQ62

    19 décembre 2011 à 13 h 23 min

    Concert électrique à FN mais pas très rock. Voix très en avant, des boucles et autres tapis de violons qui couvraient la bouillie de tous les instruments. Jamais un riff de Mauro Pawlowski (dont la présence est la meilleure chose qui soit arrivée à la formation actuelle de dEUS) n’a réussi à percer ce mur électronique. Il a fallu attendre la fin de Keep You Close (et son insupportable lamento de violons – encore pire que sur le CD) pour entendre les guitares. De la boullie (certes mais de guitares) qui s’est affirmée pendant les rappels.
    Un bon concert, ambiance sympa, ça bougeait gentillement (on avait de la place pour danser en bas) mais quand dEUS se paiera-t-il un ingénieur du son à la hauteur de son talent ? Ils peuvent le faire si je me réfère au divin concert du 11/12/2008 dans la même salle.

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  9. Tioneb

    19 décembre 2011 à 13 h 28 min

    Le son était pourri à Forest aussi! J’étais assis en bordure de la fosse et c’était intenable sans bouchons d’oreilles (vendus chers et vilains à l’entrée) – on devait bien être à 130 dB! Avec les bouchons, on était dans le coton (pas idéal pour profiter d’un concert), mais ça n’empâchait pas certains pics douloureux d’encore passer. Dégoûté, je suis sorti avant le premier rappel, ce qui ne m’était jamais arrivé à un concert. Dommage, parce que le groupe a joué divinement bien.

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  10. miK

    19 décembre 2011 à 17 h 06 min

    Malgré leur bonne performance ce samedi à Forest, je suis ressortie déçue… ou peut-être nostalgique de dEUS des années 90. Devenu LE groupe belge, ils tournent maintenant dans de trop grandes salles et ce n’est pas donné à tout le monde d’emmener un public aussi grand.
    Oui, je suis nostalgique quand je repense à dEUS dans les petites salles telles que le Vooruit où les chansons rendaient le public complétement fou, où le groupe se retrouvait dans le public et le public sur scène.
    Je les ai vus de nombreuses fois mais je crois que ce sera la dernière sauf s’ils nous font le cadeau de revenir en petite salle comme en mai dernier au Botanique.

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  11. Pingback: “Là où dEUS est dEUS plutôt que le U2 local” | dEUS-fr.net – Premier Blog francophone non officiel du groupe belge dEUS

  12. denis

    20 décembre 2011 à 11 h 05 min

    @taupe: peut être tout simplement pas envie de répondre. Le sieur Tom en a peut être ras la frite d’être assimilé à un “chanteur engagé” depuis le 0110… Quand il répond a une interview, c’est plutôt le chanteur qu’on a envie d’interroger.

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