“Skinny love” est extraite d’un album fait quasi exclusivement de reprises, pas loin d’être Disque d’or avec plus de 10.000 exemplaires vendus en Belgique.
Quand on dit « reprises », attention, des sérieuses, pas du Céline Dion ou du Depeche Mode à la sauce Susan Boyle. Jugez plutôt : parmi les onze titres de ce disque, on trouve du Fleet Foxes (« White winter hymnal »), du National (« Terrible love »), du Phoenix (« 1901 »), du XX (« Shelter ») et même du James Taylor (« Fire & rain ») ! Le tout chanté d’une voix fragile, qui flirte avec l’aigu un rien crispant, et au piano avec lequel Miss Birdy s’est familiarisée dès ses cinq sous la direction de maman, pianiste de concert. Icing on the cake, comme on dit outre-Manche pour parler de la cerise qui va sur le gâteau : la demoiselle écrit depuis ses sept ans et a glissé une de ses chansons parmi celles de ses aînés. « Without a word », c’est son titre, raconte une rupture amoureuse : « Stand there and look into my eyes / And tell me that all we had were lies… » en téléchargement gratuit sur sa page Facebook.
Birdy ? Elle a 15 ans, s’appelle Jasmine Van den Bogaerde, vient de Lymington, Hampshire, est donc anglaise mais d’origine belge comme son nom l’indique. Quant au surnom, il lui vient de sa mère : « Quand j’étais bébé, j’attendais qu’elle me nourrisse, la bouche ouverte, un peu comme un oisillon », confie-t- elle en interview. En 2008, elle remporte un concours, l’Open Mic UK, avec une autre chanson de sa plume (« So be free »). Aujourd’hui, Birdy pose pour ses photos de presse avec une petite moue, ses longs cheveux laissés défaits, dans un style très neo-cottage. Sa version de « Skinny love » figure désormais sur la bande-son de la série Vampire diaries, tandis que son visuel a été pris en main par des connaisseurs : le clip de cette chanson est signé Sophie Muller, à qui l’on doit des dizaines de vidéos pour Annie Lennox, Sade, Gwen Stefani et Coldplay notamment.
Reste que, comme le notait un journaliste britannique, elle nous propose une « melodramatic popular song ». Politiquement correcte, soit le genre – d’une Adele par exemple – qu’on adore ou qu’on déteste. L’avenir nous dira si son parcours ressemblera à celui de Joss Stone, demoiselle aussi repérée après un concours, présentée comme une future diva soul et aujourd’hui égarée du côté du « super » groupe de Mick Jagger.
En acoustique, “Skinny Love” pour Le Soir
En acoustique, “People help the people” pour Le Soir
Merci à Eric Kaufmann, des Pianos Kaufman. Avenue de Tervueren 90. B – 1040 Bruxelles.
Réalisation : Dominique Duchesnes. Interview : Didier Stiers