De Melon Galia, groupe bruxellois qui a eu son petit succès à l’entre-deux siècles, on avait jusqu’ici des nouvelles de Samir Barris et Aurélie Muller (Soy Un Caballo). Mais on attendait toujours celles de Thierry De Brouwer On a bien vu Thierry au sein du Lovely Cowboys Orchestra ou d’Austin Lace mais rien de personnel avant ce Yéti qui nous arrive avec un premier album, L’animal en soi, paru sur l’excellent label Humpty Dumpty.
« Je n’étais pas prêt plus tôt, nous a avoué Thierry. J’ai traversé une grosse période de remise en question. L’aventure Melon Galia, je n’en garde que de bons souvenirs même si je suis à l’origine de la séparation. On commençait à trop bien se connaître, à être gagné par la routine. L’envie était de mener à bien un projet sans concessions. »
Tout en jouant dans l’Austin Lace de Fabrice Detry, Thierry se met à écrire des chansons tout en vivant de sa plume comme journaliste ou de ses muscles comme déménageur (« J’ai un sacré passif de ce côté-là »). Et puis naît l’idée du Yéti, à la fois projet solo et collectif regroupant des gens comme Fabrice Detry, Catherine de Biasio de Mièle, Simon Bériaux (Clare Louise), Ludovic Bouteligier (Major Deluxe, VO) ou François Gustin (Tellers, Hallo Kosmo) : « Comme je doute beaucoup, j’aime m’entourer de gens que je connais bien. Le Yéti, à la base, c’est l’image fantasmée, romantique, de la bête. Je l’imagine fuyant la compagnie des hommes, rustre au cœur tendre. Faut dire que j’avais une grosse barbe quand j’ai trouvé ce nom. »
Welcome in Tucson !
Chantant en français des chansons douces et subtiles, le Yéti a été mixé par Craig Schumacher, l’homme de Tucson, Arizona (Calexico, Mustango pour Murat, etc.) : « Ça m’a permis aussi de vivre une super-aventure là-bas. Une dizaine de jours de boulot et le reste de vacances. Craig est quelqu’un d’assez bourru, un peu comme Murat d’ailleurs. Mais comme il est prof ingénieur du son à Phoenix, il m’a permis d’apprendre plein de choses sur cette orfèvrerie qu’est l’art de bien mixer. Il a aussi mixé l’album de Françoiz Breut produit par Dominique A, que j’adore. Au départ du projet Le Yéti, j’ai dû d’ailleurs veiller à placer ma voix autrement pour me démarquer de Dominique A, qui est un modèle pour moi. »
Pour illustrer sa pop raffinée, le Yéti a également fait appel à l’illustratrice suisse Félicie Haymoz. On se souviendra que la pochette du Melon Galia avait été dessinée par Dupuy-Berberian, excusez du peu : « J’ai d’ailleurs en projet un scénario de BD. Félicie a également travaillé avec les Tellers et, pour le Yéti, elle a tout de suite proposé cette pochette que j’adore, avec l’animal absent de sa cage. Elle a également réalisé le clip de “Je maudis ma nuit” qui lui a ensuite inspiré un court-métrage dans lequel je joue mais sans la musique du Yéti. Wes Anderson a également fait appel à elle pour son Fantastic Mr. Fox. »
On risque de beaucoup parler du Yéti. On ne manquera donc pas ce concert de présentation officielle au Bota, avec le groupe au complet et des invités comme Aurélie, ex-Melon Galia.
Le Yéti sera à la Rotonde du Bota ce 25 janvier (www.botanique.be). Album L’animal en moi (Humpty Dumpty).