Dans les bacs cette semaine, les albums de Ansatz der Maschine, Das racist, Laura Gibson, Trailer Trash Tracys et The Big Pink
Ansatz der Maschine, Heat
Le Mouscronnois Mathijs Bertel a déjà un long et beau parcours dans la musique instrumentale. Depuis Hide for the Beast, en 2004, il n’eut de cesse de surprendre et séduire, que ce soit avec des albums abstraits ou une variation sur un thème de Mahler. Pour ce nouvel album d’Ansatz der Maschine, Bertel a décidé d’ouvrir ses partitions à la voix, conviant une chanteuse (Renée Sys) et trois chanteurs pour un disque transgenre. Pop ? Jazz ? Classique ? Musique de film ? Impossible de coller une étiquette sur cet album s’inspirant autant de nombreuses lectures (Stéphane Hessel, Patrick Susskind, Gabriel Garcia Marquez, Dimitri Verhulst…) que de la mort de Mark Linkous de Sparklehorse ou de la révolution iranienne de 1979. Le film Barton Fink des frères Coen a également inspiré ce Heat aux sonorités électro-acoustiques très colorées. Cordes, cuivres et bois se marient à l’électronique et aux voix aériennes pour dessiner une œuvre imaginaire très onirique, entre ambient, blues et folk. Autant d’humeurs, autant d’impressions transcendant une œuvre très accessible qui s’écoute tel un voyage d’une belle intériorité.
*N.E.W.S. Sortie le 23/1. http://www.ansatzdermaschine.be/
Le trio de rappeurs new-yorkais considère ce premier album comme le plus pop de ce qu’ils ont pu faire jusqu’ici. C’est vrai qu’avec des titres aussi forts que « Relax » ou surtout « Michael Jackson » (et son clip parodique), Himanshu Suri, Victor Vazquez et Ashok Kondabolu ont de quoi séduire un public friand de métissages en tout genre, d’influences aussi bien orientales qu’électros. Humour et originalité !
*Bertus. http://dasracist.net/
Injustement snobée tandis que critique et public faisaient la cour à Alela Diane, Laura Gibson déballe un nouvel album de son folk vintage, espiègle, majestueux et un brin mystique. Avec un coup de main de Joey Burns de Calexico par-ci, des membres des Decemberists et des Dodos par-là, la fille de Portland tient mieux que la comparaison. Elle a tout d’une grande…
*City Slang-V2. Le 20/1 au Bota. http://www.lauragibsonmusic.com/
C’est le premier album pour le quatuor londonien annoncé par le buzz des blogs « qui savent ». Voix planantes, profondes basses métalliques et percussions caverneuses (« Candy girl ») vous expédient parfois près des Cranes et The Jesus And Mary Chain. Susanne, la chanteuse, ajoute une touche de mystère à cette musique que n’aurait pas reniée David Lynch (« You wish you were red »).
*Domino – Munich. http://trailertrashtracys.com/
Avec A brief history of love, Milo Cordell et Robbie Furze ajoutaient leur pierre au revival « psychédélisme & shoegazing » . Deux ans plus tard, les Anglais creusent encore ces refrains pop, mais ils jouent plus clairement sur ces riffs énormes accompagnant leur marche vers les prestations en stade (« Stay gold »). Au détriment de l’écriture, malgré un clin d’œil à Laurie Anderson.