Dans les bacs cette semaine, les albums de Juliette Gréco, Soap & Skin, Skip The Use, Prinzhorn Dance School et Andrew Bird
Juliette Gréco, Ça se traverse et c’est beau…
Juliette vient de fêter ses 85 ans en remontant sur la scène du Châtelet à Paris, en publiant ses mémoires (Je suis faite comme ça chez Flammarion) et en réalisant ce nouvel album sur le thème du pont.
Pour son arrivée sur le prestigieux label Deutsche Grammophon, la Gréco a eu droit à de belles chansons écrites par Marie Nimier, Marc Lavoine, Amélie Nothomb, François Morel, Philippe Sollers, Gérard Duguet-Grasser… sur des arrangements de son fidèle Gérard Jouannest.
En plus de duos avec Lavoine ou Féfé, Juliette reçoit même Melody Gardot pour la reprise de « Sous les ponts de Paris ». Chansons d’hier et d’aujourd’hui, ce disque est une fête aux mots (« Le pont Juliette » est lu par Guillaume Gallienne) et au verbe. La thématique des ponts et des passerelles est une jolie symbolique pour celle qui a toujours été une passeuse de mots. Une interprète des grands poètes du vingtième siècle qui ne cesse d’être en quête de nouvelles plumes qu’elle se réapproprie avec cette façon de faire, de raconter qui n’appartient qu’à elle.
*DG-Universal.
L’Autrichienne Anja Plaschg publie son deuxième album, guère plus joyeux que le premier Lovetune for vacuum mais toujours aussi mystérieux. Que ce soit en allemand (« Vater ») ou en français avec la reprise sépulcrale de « Voyage voyage », Anja poursuit son voyage expérimental aux confins des ambiances sombres et glaciales, se servant de sonorités électroniques pour rendre ce monde encore plus angoissant.
*Solfo-PiaS.
« Les Bloc Party français », a-t-on lu sur ces Lillois nommés aux Victoires de la Musique. Oui, ils nagent dans cette marmite où se mixent « rock », claviers et dance (« Fallin’ »). Et oui, le chanteur a plus à voir avec Kele qu’avec Meat Loaf. Au final : un peu de funk (« Antislavery »), chœurs à la Justice (« Do it again ») et jovialité à défaut d’originalité (le 1er mars au Bota).
*Polydor-Universal.
Prinzhorn Dance School, Clay class
Le duo britton poursuit avec ses rythmes syncopés et ses lyrics inlassablement répétés (« I want you »). On sent dans ces compos nettoyées jusqu’à l’os une culture de l’économie et du minimalisme héritée de Gang Of Four. Aux voix, Tobin Prinz et Suzi Horn jouent moins sur les harmonies que les contrastes froideur/douceur, couleurs vs noir et blanc un peu joydivisionesque.
*DFA – Cooperative Music.
Andrew Bird, Break it yourself
Le multi-instrumentiste, singer songwriter et impeccable siffleur Andrew Bird ne débarque pas au Cirque royal le 8 mars les mains vides. Il y fête la sortie de son nouvel album solo, pas le meilleur (trop inégal) mais sans doute le plus pop et direct depuis un bout de temps. Vous y reconnaîtrez peut-être (sur Lusitania) la voix d’Annie Clark, alias St. Vincent.
*Cooperative Music/V2