Après trois albums et une poignée de singles, les Hutois de Showstar sont partis se balader dans les chemins de traverse, s’éloignant un peu de leurs racines britpop. Silicon Ballet, leur side project qualifié d’utopique, est tout doucement en train de prendre son envol. Et l’image de se joindre au son…
Silicon Ballet est né dans le cadre d’un événement organisé par le Centre Culturel de Marchin ; sur votre mappemonde, ça se trouve entre Modave et Ben-Ahin. Showstar, le groupe de Christophe Danthinne, se proposait à l’époque d’écrire et d’enregistrer un 4 titres sur le thème de l’utopie. Tout ça en deux semaines, aidé par des musiciens supplémentaires (d’où ce nouveau nom), dans un espace accessible au public (l’église St Martin des Avins-en-Condroz) et en terminant par un concert.
Résultat : Utopia, un mini album 6 titres accouché grâce à une souscription. On y entend donc ces nouvelles recrues que sont un quatuor à cordes et un pianiste. Ici et là sur fond d’électronique, elles apportent de la gravité (le court instrumental « Utopia ») mais aussi de la légèreté à une pop qui prend parfois des couleurs plus psychédéliques. Quand cette même pop ne lorgne pas vers les sixties avec ce « Sunglasses » dont le clip a été réalisé par Bruno Tracq qu’on avait déjà repéré aux côtés de Veence Hanao.
Silicon Ballet – ils sont onze, aujourd’hui – remettra le couvert en live le 16 mai, à Liège sur la scène de l’espace Tivoli… dans le cadre d’un concours d’architecture.
N’est-ce pas un peu étrange de se lancer dans un projet parallèle pour se rafraîchir les idées, et se retrouver à travailler sur quelque chose d’aussi transversal et ambitieux ?
Christophe Danthinne : Lorsqu’on a décidé de mettre sur pied ce projet, on n’avait aucune idée de la direction qu’il allait prendre. On y est allé sans arrière-pensée, sans plan de bataille, sans prendre de décision sur la durée de vie de la chose. Avoir choisi un temps de création fort réduit (10 jours en tout et pour tout) a étonnamment rajouté de la liberté et de la prise de risque dans l’écriture. Au final, on s’est retrouvé avec une matière qui était une capture exacte de l’état d’esprit du moment. Et on s’est rendu compte qu’on était au commencement de quelque chose d’intéressant.
Quels rapports avais-tu jusqu’ici avec la musique classique ? Ou « sérieuse », pour certains ?
Disons froids et distants. J’étais plutôt intéressé par les grandes orchestrations à la Bacharach ou Morricone. J’écoutais aussi certains albums de Michael Nyman, Philipp Glass, Erik Satie ou Pierre Henry. Des artistes plus contemporains, donc. Récemment, Anne-Claude Dejasse, la demoiselle derrière tous les arrangements « classiques » de Silicon Ballet, m’a fait découvrir Olivier Messiaen, Stravinsky et John Cage. J’apprécie mais je consomme avec sagesse et modération.
A quoi ressemblera le Showstar d’après l’expérience Silicon Ballet ?
La question n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Pour le moment, Silicon Ballet écrit de nouveaux titres pour proposer un concert cohérent et plus étoffé le 16 mai à Liège. Il se peut donc que Showstar reste encore un petit moment tapi dans l’ombre, resurgisse sans crier gare ou se taise à jamais.
Didier Stiers
(Photo: Marc Wathieu)