Suite et fin du chapitre consacré aux plagiats. Avec, pour une fois, un rocker reconnu et adulé, à savoir le Beatle silencieux et mystique George Harrison, jugé et reconnu « coupable » de plagiat.
En 1970, les Beatles ne sont officiellement plus. Les fans désemparés n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer, et le secret espoir que la magie se retrouverait dans quelque effort solo de John ou Paul. Mais c’est de George qu’est venu la surprise.
George Harrison, l’ex-Beatle silencieux devenu Beatle mystique, qui n’avait que trop rarement eu voix au chapitre quant à la composition du temps des Fab Four, est le premier à retrouver le succès en solo fin 1970, avec ‘My Sweet Lord’, sorte de prière à Krishna version pop universelle. Numéro 1 en Angleterre comme aux Etats-Unis, le titre était l’éclaireur de l’album « All Things Must Pass » qui sort en novembre 1970 et est aujourd’hui considéré comme un classique. Seul petit bémol, ce titre, aussi entraînant soit-il, manquait par trop d’originalité…
George Harrison, “My Sweet Lord”
The Chiffons, « He’s so fine »
En 1962, un girl group, The Chiffons, avait en effet déjà utilisé le même rythme, la même progression d’accords, la même mélodie vocale répétée tout le long sur le titre ‘He’s So Fine’. Une ressemblance pointée dès la sortie de « All Things Must Pass », par le magazine Rolling Stone dans sa critique de l’album, qualifiant ‘My Sweet Lord’ de « ré-écriture évidente du ‘He’s so fine’ des Chiffons ». C’était mal parti pour George. Et ça n’allait guère s’arranger.
Dès mars 1971, on lui colla un procès aux fesses, connu sous le nom de code Bright Tunes Music vs. Harrisongs Music. Cinq ans et demi plus tard, en septembre 1976, la décision de justice tombe : George Harrison est coupable d’avoir copié de façon « subconsciente » la chanson ‘He’s so fine’ des Chiffons. Pan ! dans les dents ! Le puissants tombent enfin ! Harrison est condamné à verser un dommage de 1 599 987 $ à la partie lésée.
Sauf que… Petit détail de l’affaire. En 1978, alors que la Cour n’a pas encore décidé du dommage à verser, Allen Klein, ancien manager des Beatles, en professionnel de sa profession, a racheté les droits d’auteur de ‘He’s so fine’ ! Si bien que Harrison n’eut à payer que 587 000$ de dommage et intérêts… à Allen Klein !
Reste que… Que pensait donc l’accusé de toute cette affaire ? Dans son autobiographie, George Harrison explique que ‘My Sweet Lord’ lui a été inspiré par la version chantée de ‘Oh Happy Day’, un hymne britannique du XIXe siècle. Son ancien camarade de jeu, John Lennon a un avis plus clair, sur la question : « Il devait savoir. Il est plus intelligent que ça. Ça n’a pas d’importance, finalement – sinon pour l’argent. Il aurait pu changer un ou deux accords et personne n’aurait rien pu lui dire, mais il a juste laissé ça ainsi et il a payé le prix. Peut-être pensait-il que Dieu allait le laisser faire. » Krishna n’a semble-t-il pas entendu la prière…
Didier ZACHARIE
[youtube YMgCpb1nli4]
[youtube wE7yWg3uZQw]
schaack
17 mars 2012 à 23 h 39 min
incroyable, un copié – coller: “self esteem” (offspring) et “une femme libérée”!!