Timothée est Français mais a vécu une partie de son enfance à New York. Voyageur et solitaire, il a écrit, composé et arrangé toutes les chansons de ce premier album sur lequel il joue seul de tous les instruments. Avec Rover, le romantisme du XIXe siècle a encore de beaux jours devant lui.
Avec cette coiffure et cet air de défi qu’on croirait sortis d’un tableau de Delacroix, Rover chante ses errances, sa solitude et ses amours rêvés. On l’imagine aisément, les cheveux au vent, au bord d’une falaise normande. C’est d’ailleurs dans un homestudio breton qu’il a échoué et réalisé à l’ancienne, sur bandes analogiques, ce disque traversé par la fièvre et la folie, un peu comme un Bowie a pu le faire au début des années 70.
Récemment, on a pu le voir, seul à la guitare et au piano, à l’Archiduc, ce bar Art déco qui nous est si cher. Sa carrure de géant engoncée dans un cuir fatigué, ses cheveux en bataille et son accent indéfinissable ajoutaient au mystère d’un artiste qui parvient à fasciner à force de puiser son inspiration dans un terreau seventies illuminé par la grâce d’une plume fière et exigeante.
*Cinq7-PiaS. Le 18/5 aux Nuits Botanique et le 20/7 aux Francos de Spa.
CHANSON
Benjamin Schoos,
China Man vs China Girl
*Freaksville.
Benjamin « Miam » s’entoure de sa famille (Jacques Duvall, Jeronimo, Marc Wathieu, Calogero Marotta, Pascal Schyns, Sophie Gale, Mark Gardener, Marie France en duo avec sa copine Chrissie Hynde) pour un album revisitant la (bonne) chanson arrangée façon Vannier, un peu à la Biolay (« Profession catcheur »), livrant un superbe duo avec Laetitia Sadier (« Je ne vois que vous », déjà offert à Mlle 19 !).
ELECTRONICA
Chapelier Fou,
Invisible
*Ici D’ailleurs – Rough Trade.
Louis Warynski, camarade de concerts de Matt Elliott, donne une suite à 613. On y retrouve ce mélange d’électronique et d’instruments classiques, ludique parce que surprenant voire déroutant. D’où quelques sublimes petites perles, comme ce long « Cyclope et Othello » où le violon couvre de sa plainte une sorte de piano d’enfant avant de s’en aller virevolter plus loin… D.S.
hip hop
Quakers,
Quakers
*Stones Throw – Rough Trade
Ce collectif de 35 membres est réuni autour de Geoff Barrow de Portishead. En 40 morceaux et des invités comme Dead Prez, Aloe Blacc, Prince Po, Quakers fait le lien entre l’âge d’or du rap old school à la Gang Starr et celui d’aujourd’hui des Odd Future ou Dizzee Rascal. Inventif, efficace et méchant. Très méchant. Ah oui, le deuxième CD est uniquement instrumental.