Dans les bacs cette semaine, les albums de Spiritualized, Vinicio Capossela, Santigold, Makyzard, et Lazer Sword
Spiritualized, Sweet heart sweet light
Mesdames et messieurs, Jason Pierce et les siens flottent toujours autant dans l’espace que par le passé. Même si le Jason Pierce en question a failli définitivement ne plus être des nôtres suite à une vilaine pneumonie. Après une intro pleine de cordes, ce nouveau chapitre de sa rédemption s’annonce par les neuf minutes de rock sous influence de « Hey Jane ». Si la radio ou le Net ne vous y ont pas encore fait succomber, imaginez les frangins Gallagher qui auraient fait une croix sur leur statut de kings des grandes gueules.
Sweet heart sweet light, c’est exactement ça : des chansons souvent psychédéliques, juste belles et lumineuses. Même si le propos n’y a pas toujours des couleurs d’arc-en-ciel. La mort et la disparition (« Little girl ») font partie des thèmes qui semblent obséder la tête pensante de Spiritualized. C’est de ce contraste que vient aussi ce que le groupe peut avoir d’accrocheur : ce disque est sans date de péremption, et on se surprend à le réécouter sans cesse. Comme un junkie. Sauf qu’ici, on ne risque pas sa peau. Juste quelques neurones. Quant au présent album, il se retrouvera à coup sûr dans les tops de l’année.
Vinicio Capossela, Marinai, profeti e balene
Vinicio enregistre depuis plus de 20 ans. Pour ce disque, il a fait appel notamment à Marc Ribot et au tandem Burns/Convertino (Calexico). Résultat : un opus riche d’instruments, un peu blues, inspiré par les grands romans évoquant les légendes de la mer. Ne manque que l’image pour être totalement parlant : ça, ce sera pour le 13 mai au Théâtre Saint-Michel à Bruxelles.
*Ponderosa – 62tv – PiaS. http://viniciocapossela.it/
Santigold, Master of my make-believe
Plus exactement « inclassable » que réellement électro, Miss Santigold nous revient avec un second album qui ne manque ni de nerfs ni d’attitude. Témoin : cette plage d’ouverture, « Go ! », commise en compagnie de Karen O des Yeah Yeah Yeahs, qui annonce la couleur presque martiale et les chants souvent scandés de cette plaque produite par Dave Sitek (TV On The Radio).
*Atlantic – Warner Music. http://www.myspace.com/santigold
Avec son groupe et ses guests (Amparo Cortés, Victor Démé, Daniel Roméo), Maky s’installe parmi ces francs-tireurs qui mixent rap et instruments acoustiques. Bois, cuivres et flamenco se marient avec les scratches (« Ma canne »), la contrebasse apporte sa touche nocturne (« L’éponge »), et le « s » qui siffle donne au flow de cet auteur attachant une vraie couleur.
Voilà un album qui se consomme sur le dancefloor (« Point of return », « Let’s work » avec Jimmy Edgar) mais pas seulement. Le duo (berlino-losangelois) fait rimer machines et futurisme, peignant des paysages sonores où les breakbeats sonnent comme d’étranges et lointains échos. On pourrait les croire froids, désincarnés, mais il n’en est rien, ce qui augmente le plaisir du voyage.
*Monkeytown – NEWS. http://lazersword.net/blog/