Entretien
Hello ! How are you, maaaan ? » La voix est profonde, chaude, traînante et immédiatement reconnaissable. Pas de doutes, c’est Iggy Pop, lui-même, au téléphone chez lui, à Miami. Le prétexte à ce court entretien exclusif pour la presse belge est Après, un nouvel album de mister Pop composé uniquement de reprises. Inutile d’ajouter qu’avec sa voix de crooner, l’animal, même sans se fouler, fait un malheur.
Ce nouvel album sort en primeur sur le site vente-privée.com, le leader mondial de la vente événementielle en ligne. Vous pensez que votre nouvel album n’aurait eu aucune chance sur une maison de disques traditionnelle ?
Je déteste être enfermé dans une boîte. J’aime aller vers quelque chose que je ne connais pas et j’ai le sentiment d’être un peu plus libre artistiquement avec ces « geeks » du digital. Ceci étant, même si le support est différent, je reste mon propre producteur, j’enregistre mes disques avec mon propre argent.
On reproche au digital un son plus compressé qu’un bon vieux vinyle ou qu’un CD. Vous qui passez pas mal de temps en studio, vous ne trouvez pas disgracieux que le résultat ne soit pas toujours à la hauteur de votre travail en amont ?
J’ai un sentiment mitigé. Après sort d’abord en digital et ensuite en CD. La personne a la liberté de choisir. Quand j’ai commencé à écouter beaucoup de musique, c’était dans ma voiture, en 1961 et je n’avais qu’un haut-parleur. J’écoutais une station de jazz qui passait Mingus ou Charlie Parker. Ça grésillait souvent mais je m’en foutais.
Quelle est la genèse d’« Après » ? La suite logique de « Préliminaires » disque inspiré par « La possibilité d’une île » de Michel Houellebecq ? Ou faut-il remonter jusqu’à « Avenue B » (1999) et son côté plus crooner ? Ou au tournage de « The Brave », le film de Johnny Depp qui vous avait enfermé dans une maison pour que vous composiez la bande originale ?
Tout cela remonte à mon désir de devenir chanteur. Mon père chantait tout le temps du Sinatra dans la voiture. Moi, j’étais derrière, j’avais sept ou huit ans. Quand le vieux me demandait ce que je voulais faire plus tard, je lui répondais : « pompier ou chanteur ».
Adolescent, même si j’aimais bien la pop et le rock de l’époque, j’écoutais d’autres styles parce que je jouais dans l’orchestre du lycée. C’est ainsi que je me suis familiarisé avec Debussy, Dvorak, Liszt, même Beethoven.
Et Si The Brave a autant d’importance, c’est parce qu’il a fait office de déclencheur. J’étais capable de me débrouiller tout seul, comme un grand.
Comment avez-vous sélectionné les chansons de « Après » ?
Au départ, je devais enregistrer des standards avec des chanteurs français. Mon promoteur, à Paris, m’a envoyé via internet cinquante chansons toutes aussi incroyables les unes des autres.
Sur votre site, vous expliquez que si beaucoup de chansons de ce nouvel album sont en français, c’est parce que la culture française résiste mieux à la grosse armada musicale anglo-américaine…
C’est sorti tout seul. La musique anglo-saxonne s’est uniformisée, formatée. Ce que je veux dire simplement c’est que des chansons d’Edith Piaf, de Georges Brassens ou d’Yves Montand ont plutôt bien résisté à l’invasion du rock’n’roll.
On a tous le rêve de vous voir sur scène en costard avec un grand orchestre et un répertoire crooner. Ça vous tente ?
Je pense que c’est quelque chose que je vais faire. Pas tout de suite. Disons dans deux ou trois ans. Je me vois bien jouer dans des théâtres avec peut-être pas un grand orchestre, mais bien avec une dizaine de musiciens.
Il y a des chansons de New Values, de Lust For Life ou même de The Idiot, « Nightclubbing » ou « Tiny girls », par exemple, que j’aimerai chanter avec des extraits de Avenue B, de Préliminaires ou de ce nouveau disque. Ce serait l’occasion de faire découvrir aux gens des chansons qu’ils connaissent moins comme « Ordinary Bummer » de Zombie Birdhouse.
Une petite dernière à propos de Sinatra. C’est vrai que vous avez chanté « Shadow of your smile » au début des années septante et surtout à quatre pattes sur le bureau de Clive Davis, le magnat de l’industrie du disque, pour lui prouver que vous étiez un vrai chanteur ?
Tout à fait. Véridique. Je pense que je lui ai flanqué la trouille de sa vie.
Album Iggy Pop Après dès ce jeudi 10 mai sur le site vente-privée.com au prix de 7 euros.
Iggy & The Stooges en concert ce 12 août 2012 au Brussels Summer Festival. Infos et réservations sur le site bsf.be.
Depuis que l’industrie du disque s’est cassé la pipe, les groupes et artistes rivalisent d’originalité pour faire partager leur travail. Prince offrait un CD dans un quotidien anglais quand d’autres écoulent leurs disques sur les concerts.
Sa Majesté Iggy Pop a choisi le leader de la vente événementielle en ligne pour proposer au prix de 7 euros et en exclusivité son nouvel album Après. En activité depuis une dizaine d’années, le site vente-privée.com – disponible depuis la Belgique et qui compte 15 millions de membres en Europe – se spécialise de plus en plus dans le spectacle. Que ce soit pour des concerts ou des spectacles, vente-privée.com se présente aussi comme une alternative aux maisons de disques traditionnelles. En France, le site a déjà travaillé avec Patricia Kaas, CharlElie Couture ou Alain Chamfort. Iggy Pop est le premier artiste international à rejoindre l’écurie. Pour les Belges, une visite sur vente-privée.com et le nouvel Iggy est pour vous.
manus
11 mai 2012 à 11 h 18 min
Il était vraiment, mais alors, VRAIMENT, dispensable cet album…