Vendredi, pendant qu’au Cirque, Dominique A emmenait les spectateurs vers les lueurs, de joyeux allumés se produisaient à l’Orangerie et au Musée. En cette deuxième Nuit, le Botanique s’est fait le terrain de jeu des metteurs de bonne humeur, toutes guitares dehors.
Sans vouloir faire offense au garage rock d’Elvis Black Stars et DZ Deathrays, c’est au Musée que les choses sérieuses commencent, ce vendredi soir. Chilly Gonzales est le genre d’artiste que sa réputation précède, de même que des dizaines de vidéos rigolotes postées sur YouTube. Pas de mensonge là-dessous : on se retrouve vite dans le bain, entre récital, stand-up comédie et cours de musique. En pantoufles et peignoir à la manière d’un Herbert, le compositeur/producteur camarade de Feist et Jamie Lidell grimpe sur son clavier et joue du Police (« King of pain »). Avant d’inviter l’un ou l’autre à venir lui prêter main forte. Ça rappe, ça boogie à toute vitesse, c’est virtuose et maîtrisé. Jusqu’au chambrage, en français dans le texte, d’une spectatrice pas assez enthousiaste à son goût !
Jusque-là, on boit du petit lait… qu’on passe quand même au bar remplacer par une décoction de houblon plus assortie au rock de Romano Nervoso. Le set est court mais carré. Ressuscite pratiquement les pogos d’antan, et ne manque jamais d’accessoires : accompagné de l’indispensable panneau routier « La Louvière », Giacomo Panarisi monte sur la scène de l’Orangerie les yeux fardés, vêtu d’un très seyant manteau en poils de mammouth albinos.
Un set court donc, joué sur une solide assise rythmique, auquel les contorsions du guitariste Sal Jean ajoutent encore en visuel. Les incontournables des italian stallions (« In the name of the Lord », « Mangia spaghetti » en clôture…) sont désormais épicés par l’une ou l’autre incursion dans l’ep Class of 77 qui vient de voir le jour. Et notamment une version du « Have love will travel » de Richard Berry, popularisé en leur temps par les Sonics… et présentée joyeusement ce soir comme une reprise des Beastie Boys ! Bref, de la prima qualita. Mais pas comme les pâtes servies au Bota, paraît-il ! Avis aux cuistots concernés : les Parrains seront aux Ardentes, (le 7 juillet), au Ronquière Festival (29 juillet) et à l’Autumn Rock (8 septembre).
Autres fers de lance du rock’n’roll d’ici et pas d’ailleurs, les trois Experimental Tropic Blues Band n’ont plus grand chose à prouver en matière de show. Ce qui n’enlève rien à la prestation pur jus/quatre étoiles livrée par Boogie Snake (Jean-Jacques Thomsin, voix, guitare, harmonica, chemise à franges), Dirty Coq (Jérémy Alonzi, voix, guitare, histoires salaces, retrait de permis) et Devil D’Inferno (David Dinverno, batterie diabolique, chemise à jabot comme promis, mais rouge s’il vous plaît !).
TETBB est frénétique, fort, sale et déjanté, à l’image du récent Liquid love qui y passe quasi entièrement. Donne du « one two three four » façon Ramones pour relancer la machine, carbonise son « Best burger » puis revisite à sa manière le rockabilly. Et pour être sûr de ne pas s’ennuyer, comme me l’explique David après coup, commencent par ce qu’ils jouent d’habitude en fin de set. Pas de regret avec ce trio-là non plus. Si ce n’est celui de n’avoir ramené de cette soirée aucune photo nette. Je sais, je ne suis pas Annie Leibovitz, mais j’aurais bien voulu immortaliser en pixels les sourires et les attitudes, en gros, la preuve que tous ces mecs s’amusent sur scène et que c’est communicatif. Rendez-vous aux Ardentes, le 7 juillet.
Didier Stiers
Mmarsupilami
12 mai 2012 à 17 h 14 min
Voilà des photos nettes.
C’est pas les Nuits. C’était à l’occasion de la présentation de l’album au Magasin 4. Autre occasion mais même constat, En pixels les sourires et les attitudes, en gros, la preuve que tous ces mecs s’amusent sur scène et que c’est communicatif.