Le Staff et Maalouf : pour les voyageurs

Dimanche soir au Cirque, il régnait comme une atmosphère de fête. Normal, cela dit : quand le Staff Benda Bilili est dans la place, l’ennui prend ses petites jambes à son cou pour aller se faire voir ailleurs ! Et si l’opening act s’appelle Ibrahim Maalouf, l’échauffement est bien assuré.

Même quand on a déjà vu le Staff Benda Bilili à l’œuvre plusieurs fois, ces Congolais-là restent totalement irrésistibles. Plus de réelle surprise, certes, mais dur, dur de ne pas avoir envie de bouger sur leur rumba-blues, telle qu’ils nous la définissaient à Esperanzah il y a deux ans. Rumba mâtinée d’une bonne dose de reggae quand ils entament « Sala mosala ». Impossible de ne pas être pris par les accents à la fois mélancoliques et psychédéliques du satonge, cet instrument bricolé à partir d’une boîte de conserve, d’un tube coudé et d’un fil métallique.

Du coup, on danse comme pas mal de monde massé au centre de la salle. On va se chercher de quoi lutter efficacement contre la déshydratation qui menace, et on replonge dans la moiteur ambiante, pour danser encore, le sourire aux lèvres. Il paraît que dehors, il tombe des cordes : comme à chaque fois que le groupe joue en Belgique, notez bien !

« Osali mabe » vient désormais agrémenter le répertoire des Kinois. Cet extrait d’un nouvel album, intitulé Bouger le monde et à paraître en septembre, groove du feu de dieu. Le beat parle directement aux muscles sans passer par la case cerveau, le son et les chœurs vous enveloppent. Avis aux absents : la prochaine séance d’envoûtement musical aura lieu le samedi 4 août à Esperanzah !

Les connexions belges, Ibrahim Maalouf connaît également. Le trompettiste, déjà repéré aux côtés de Saule, Sting, Juliette Gréco, Lhasa, Dupain ou encore, Disiz La Peste, regrette de ne pas pouvoir jouer plus souvent par chez nous. Mais il compte dans sa troupe deux musiciens du plat pays : François Delporte à la guitare, Xavier Rogé à la batterie, le genre de type dont l’énergie ne masque jamais le toucher subtil. Et au pied de la scène, une poignée de fans particulièrement réjouis d’être de la fiesta.

Première partie oblige, il s’agit de faire plus court, d’où l’impression d’énergie qui se dégage de cette heure au carrefour du jazz, du funk et du rock millésimé seventies. Avec son hoodie et ses baskets blanches, on imaginerait bien le Franco-libanais manipuler une bombe de graffeur, mais c’est avec une trompette à quarts de ton qu’il joue de la couleur. Invite à un « Speed dating » où chaque instru a droit à son petit solo. Déclenche quelques rires le temps d’un passage peut-être un peu trop « sketch ». Ou se fait oriental et ouvre le Cirque sur « Beyrouth », à une époque où, dixit l’intéressé, il découvrait Led Zeppelin. Des rues de la capitale libanaise à celles de Kin, sacré voyage…

Didier Stiers
(Photos: Sylvain Piraux)

 

Staff Benda Bilili
Ibrahim Maalouf

 

Didier Stiers

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