Hier soir, The Mars Volta, soit la moitié la plus barrée d’At The Drive-In, passait par l’AB présenter son nouveau-né « Noctourniquet ». Si on a tenu le coup? … Dude, on se serait presque cru dans les sixties…
Faut dire qu’a priori, Mars Volta, c’est pas exactement de la bière plate. La dernière fois, il nous avait fallu six mois pour vraiment rentrer dans l’album, tenter de comprendre et mettre de l’ordre dans ce déluge d’informations sonores, ces breaks à répétitions, ces changements de rythmes à plus savoir qu’en foutre… C’était pour « Bedlam In Goliath », brûlot free jazz-punk ésotérique, et on en est sorti lessivé, mais l’âme nettoyée! Là, leur nouveau « Noctourniquet » (leur sixième) n’est sorti que depuis quelques semaines, mais on sent bien la chose plus structurée et atmosphérique… Leur album floydien, en quelque sorte.
Du coup, le concert, en tout cas sa première partie, reste assez sage. C’est quasi uniquement « Noctourniquet » qui y passe, commençant par ses deux titres d’ouverture Aegis et The Whip Hand. C’est joué brut, sans chichi, sans pauses playboy, guitare-basse-batterie-claviers et le charisme zeppelinesque de Cedric Bixler-Zavala pour s’occuper de chauffer la foule. Mais, malgré une présentation de programme… alléchante (« Je veux vous toucher le trou du cul! », premiers mots au public), et des morceaux qui tiennent la route, on reste un tantinet sur notre faim. Trop en lieu sûr. En terre connue. Leur disque floydien, on vous dit. Atmosphère, atmosphère… Est-ce que Mars Volta a une gueule d’atmosphère?
En fait, oui. On s’est pas rendu compte, mais les salauds, ils parviennent à nous embarquer. Ils vont finir par le voir, notre trou du cul! C’est qu’il y a quelque chose chez Mars Volta qu’on ne trouve plus ailleurs: l’expérience du live. Là, où la plupart des groupes cherchent à reproduire le son du studio de la façon la plus farpaite possible, Mars Volta joue. Live. Brut, à cinq, en gardant les mêmes instruments et en ne recherchant surtout pas le son farpait du studio. Farpaitement! Du coup, ça peut paraître parfois un peu brouillon, un peu bordélique, mais c’est surtout vivant, direct, spontané, libre!… L’énergie est lâchée, l’expérience, c’est maintenant! Et c’est durant les vingt minutes d’ In Absentia (on pense que c’était In Absentia…). On y est! Le dérèglement de tous les sens. On les retrouve tous, Hendrix (Omar Rodriguez-Lopez, le guitariste le plus inventif depuis Tom Morello de RATM?), Zeppelin, Floyd, les sixties psychédéliques comme si on y était! En direct.
Une heure et demie non stop, pas de rappel. Les plages s’allongent, s’étendent, explosent toute structure. La matière sonore à l’état brut, libérée. Et avec ça, une énergie toute sexuelle – ça aussi, c’est devenu rare. Et quand le groupe termine avec la montée de basse et les déflagrations électriques de Goliath, on se dit que, Mars Volta, on adhère ou pas, mais on se l’est quand même bien pris dans la gueule!
Didier ZACHARIE
The Mars Volta, The Malkin Jewel, live
The Mars Volta, Goliath, live from Abbey Road, 2008
marchal F
27 juin 2012 à 11 h 28 min
Hé bien je prendrai une douche avant d’aller les voir à LuLuLand si c’est si intime 😉
Fred
28 juin 2012 à 9 h 04 min
Ppur info, ce n’était pas QUE in absentia, mais un jam sur broken english (à priori cover de Marianne Faithfull) suivi de in Absentia.
setlist.fm est ton ami 😉
Francesc
5 juillet 2012 à 12 h 29 min
Ami Didier, je ne sais pas combien de concerts tu as vu de TMV avant ce du 27, mais je trouve un peu décevant que tu n’expliques rien à propos des problèmes de son pendant tout le concert. Des problèmes qui ont mené Omar à entrer tard avec les chorus des 2 premiers morceaux et à se perdre avec la guitare au troisième. Quel concert as-tu vu, my friend? Il n’avait de retour dans son moniteur! Peu importe qui était le responsable de l’erreur; Omar a essayé pas mal de choses et finalement le retour et passé à sa droite… mais la merde était déjà servie et trois morceaux avant la fin du concert Omar a dit “One more and we go”. Rien de plus, et bien sûr pas de bis. Et comme ça se termine le pire des concerts que je jamais vu de TMV (et j’ai commencé avec At the Drive In). Dommage que t’as voulu rater ça!