Werchter, la machine à explorer le temps

Les doyens de la 38ème édition passent à l’action. Cypress Hill, Blink 182 et Garbage retrouvent une nouvelle jeunesse sur la plaine de Rock Werchter. Gonflette, chirurgie esthétique, drogues, coquetteries vestimentaires, lifting : tous les bons plans pour garder la forme.

Le soleil laisse tomber ses derniers rayons sur Werchter. Et le début de la soirée se conjugue au passé. Entre la Pyramid Marquee et la Mainstage, l’affiche sent méchamment les nineties, voire le début de siècle. Elle sent surtout la drogue douce quand Cypress Hill débarque sur scène avec son gros son, ses big cigares et ses vieux tubes hip-hop. B-Real, Sen Dog, Eric Bobo et DJ Muggs tiennent la forme. Perdus dans leurs t-shirts XXL, les Californiens font tourner des hits macromoléculaires (‘Insane in the Brain’, Dr. Greenthumb’, ‘When The Shit Goes Down’) et assurent le spectacle. Un bon flow chicano gonflé à l’hélium. Et bong !La recette fonctionne toujours. Elle prend moins quand les quadragénaires tentent de se réinventer à la lueur du dubstep (écouter les récentes collaborations des gaillards avec Rusko et Deadmau5).

Sur la Mainstage, Blink 182 réanime son punk-rock collégien et se paie une méchante poussée d’acné. Si les trois musiciens ne sautillent plus tout nu sur scène – la faute à une légère surcharge pondérale –, l’énergie juvénile et les textes débiles persistent. Tout comme les tatouages reliftés de l’immortel batteur Travis Barker, miraculé d’un accident d’avion à ranger dans la rubrique des faits divers roc(k)ambolesques. Aux voix, Tom DeLonge et Mark Hoppus chantent l’adolescence et les tubes en puissance de l’album ‘Enema of The State’. ‘All The Small Things’ et ‘What’s My Age Again’ résonnent sur la grande scène. Dans la fosse, les jeunes s’éclatent. Sur scène, les vieux peinent à se glisser dans le rôle de « 40 ans, toujours puceau ».

On bouge en direction de The Barn où Garbage est venu défendre les couleurs de son nouvel album (‘Not Your Kind Of People’). Au micro, Shirley Manson se la joue Marilyn. Et ça fait peur. Avec ses cheveux roux étirés en un gros chignon, ses collants noirs, son top pas génial et son lange-culotte rouge, la chanteuse fait… forte impression. Les anciens morceaux (‘I Think I’m Paranoid’, ‘Stupid Girl’, ‘Push It’, ‘Queer’) fonctionnent à merveille. Les nouveaux titres, eux, donnent juste envie de courir. Un festivalier s’offusque : « C’est pire que Within Temptation ! » Pas faux, mec. Juste avant d’attaquer ‘Special’, Shirley remercie Werchter et la Belgique pour tous les instants magiques vécus par le passé. Décidément, l’histoire est un éternel recommencement.

NICOLAS ALSTEEN

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1 commentaire

  1. AH

    28 juin 2012 à 23 h 06 min

    Le mec qui écrit l’article a surement la trentaine d’année et ne connait blink 182 que via les moments ou ils passaient sur mtv. Ca fait un bail que c’est plus du “punk rock californien”. Et je m’en fous mais ils sont pas plus gros qu’avant, c’est limite l’inverse…

    Enfin soit, de l’info à la Classic 21 : approximative et people à crever (l’histoire de l’accident d’avion franchement …)

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