Miles Kane, le patient anglais

De passage à Werchter, Miles Kane s’attaque à un abrégé du rock anglais : une vision élégante et volontaire qui relie les préceptes des Beatles aux fondamentaux de Supergrass. S’il n’a pas encore composé son ‘She Loves You’, le garçon sait déjà faire crier les filles.

Début d’après-midi sous la tonnelle de la nouvelle scène (The Barn). Les filles ont pris le contrôle des lieux. Les mecs leur emboîtent le pas. Décidément, on ne les changera pas… Sur scène, Miles Kane décroche les premiers riffs de sa guitare. Ancien chef des Racsals et actuel co-président des mélodies orchestrées par The Last Shadow Puppets aux côtés d’Alex Turner (Arctic Monkeys), le lad a grandi dans la banlieue de Liverpool. Il vénère les « mods » et affiche un look à la Paul McCartney. Miles Kane ne peut cacher ses origines. Ce mec transpire l’Angleterre. Ses références musicales aussi. Véritable ambassadeur de la pop britanique, le gars traverse le spectre de ses influences avec l’ardeur et l’élégance d’un jeune dandy. Issues, pour la plupart, de son premier album solo (‘Colour of The Trap’), ses chansons arpentent l’héritage national : The Beatles, Small Faces, The Jam, Supergrass, Richard Hawley, Arctic Monkeys… Miles Kane mouille le maillot et mobilise les foules. Ses morceaux sont cadrés et prennent systématiquement le chemin des filets (l’excellent ‘Rearrange’, l’entêtant ‘Come Closer’ ou le terrible ‘Quicksand’), mais atterrissent trop souvent au pied du poteau. Miles Kane n’a pas encore inscrit son nom au panthéon du rock anglais. Il lui manque encore le truc magique, le tube ultime. L’instant de grâce n’est jamais loin. Reste que son concert est puissant et qu’en fin de parcours, les filles crient toujours. Soit une fameuse victoire aux portes de la gloire.

 

Nicolas Alsteen

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