Tant qu’à emprunter à Serge Gainsbourg son nom, le festival continue sur le même «t’aime» avec sa nouvelle expo du Cool Art Café, dont c’est la quinzième édition, ici à Tour & Taxis.
Cette année, ce thème est: Nature, je t’aime, moi non plus, une réflexion en images sur le rapport ancestral et toujours complexe de l’homme avec la nature. Un rapport chahuté où l’homme est à la fois victime et responsable. Aménagement des espaces oblige, l’expo se trouve cette fois sur les quais, en plein air, à portée d’oreilles des groupes qui rythment et scandent une visite qui, toujours, pousse à la réflexion.
Cette année, l’expo est majoritairement consacrée à la photo. Raison pour laquelle il est aisé d’en extraire les exceptions comme le tapis de «Fleurs solaires dansantes» d’Alexandre Dang. Plastique également avec les «Plantastiques» garnitures de Christophe Dalecki. On appréciera également l’humour de Pascal Bernier avec sa «Bipolar perversion», deux ours copulant sur fond de bébé phoque massacré.
Les photos n’échappent pas à un leitmotiv: le centre de la nature, c’est l’homme, qu’il l’habite ou la détruise. Silhouettes chez Jacques Dujardin, les Hommes deviennent animaux chez Roberto Kusterle ou fruits avec Robert Gligorov.
Si l’on a comme un goût de trop peu avec une expo sans doute moins généreuse que par le passé, il faut pousser jusqu’aux caves de l’entrepôt où a trouvé refuge (jusqu’au 26/8) l’exposition Bamako Encounters, organisée par Bozar dans le cadre de Summer Of Photography 2012.
Montée sur le thème de la photographie panafricaine pour un monde au développement durable, cette très belle exposition offre un panel éloquent et diversifié de photographes africains au regard sévère, souvent attaché au réel, que ce soit un cimetière d’épaves au Congo, un delta du Nigeria gorgé de pétrole, les camps de réfugiés à Haïti, les inondations en Martinique ou les révolutions tunisienne et égyptienne. Mais c’est le temps qui passe avec les photos tombales éthiopiennes de Michael Tsegaye.
THIERRY COLJON