C’est un peu caricatural, c’est vrai, mais ce n’est certainement pas un défaut. La Semo, c’est un festival où on respire. Un cocon où on débarque, le temps d’un week-end, pour reprendre de l’énergie (ce qui ne veut pas dire qu’on va beaucoup dormir). Sa volonté proclamée d’être le plus durable possible (toilettes sèches, navettes organisées depuis la gare, réduction des déchets…), semble induire chez tous ceux qui y participent un mode de fonctionnement respectueux de la nature de chacun.
A La Semo, quand on arrive en voiture, même si c’est mal (pensez à l’environnement !), trois personnes vous aident à vous garer. Comme ça, gentiment. Après, vous traversez le petit pont qui mène à l’île de l’Oneux (Hotton) et les festivaliers s’écartent, courtoisement, pour que le « trafic » se fasse sans encombre. Une fois sur le site, ultracoloré (les vêtements, les stands…), vous pouvez vous installer, confortablement, sur une des dizaines de petites chaises, joliment peintes – une partie rose, une partie naturelle, pour écouter les concerts à distance. Ou vous glisser dans une file pour commander un délicieux repas équilibré – si vous avez un peu de chance, un festivalier vous laissera même passer devant lui. Vous pouvez encore vous approcher d’une des deux scènes, pour danser de tout votre saoul. Personne ne vous écrasera les pieds. A la Semo, tout le monde est bienveillant, tout le monde est gentil.
Musique et art de rue
La bonne nouvelle, c’est que cet engagement environnemental n’exclut en rien une programmation musicale de qualité. Si les grosses têtes d’affiche de l’été ne sont pas à chercher à La Semo, le festival n’a pas à rougir de sa ligne artistique cohérente.
Reggae (Alpha Blondy, Babylon Circus), musique tzigane (Emir Kusturica & the No Smoking Orchestra), folk (Sarah Carlier), pop-rock (Great Mountain Fire, David Bartholomé), chanson française (Zaz, Thomas Fersen, Jali), etc., envahissent les deux scènes musicales pendant que les compagnies de théâtre et d’art de rue (Don Fiasko, Orryflammes…) animent les autres espaces.
Il va sans dire que les enfants, même petits, sont les bienvenus. Un camping « familles » les accueille volontiers. Même s’il a bien grandi (20.000 festivaliers sont attendus cette année), le festival a conservé sa quiétude. Il la doit à la bienveillance ambiante, sans aucun doute.
Sa cinquième édition (déjà !) n’est pas (encore) sold-out, même si les tickets pour la journée du samedi partent vite. Vous pourrez donc sans doute vous y rendre à l’improviste, au détour d’une balade à vélo (ben oui !) le week-end prochain. Sachez toutefois simplement que les tickets sont à prix réduit jusqu’au jeudi 5 juillet, lendemain de la sortie de ce Mad. C’est gentil de vous le dire, non ?
Trois concerts à ne pas manquer
Emir Kusturica & the No smoking orchestra Le 6 juillet, 00 h 45, L’Esplanade.
La joie de vivre qui se dégage de la musique d’Emir Kusturica et de son inséparable No Smoking Orchestra est la même que celle qui se dégage de ses films (Chat noir, chat blanc en tête), d’ailleurs soutenus par des compositions du groupe. C’est dire si la nuit sera belle, vendredi, à La Semo. On parie qu’on y dansera pieds nus sur la musique tzigane ? dre de l’énergie.
Zaz Samedi 7 juillet, 20 h 15, L’Esplanade
Depuis 2010, la demoiselle répète inlassablement qu’elle veut de l’amour, de la joie et de la bonne humeur – ce qui lui a d’ailleurs valu une Victoire de la Musique en 2011. La bonne nouvelle, c’est qu’elle-même en distribue abondamment : sur scène, elle est ultra-naturelle, visiblement heureuse d’être là. Sa philosophie de vie colle bien avec celle du festival, qu’elle a d’ailleurs choisi comme unique date belge cet été.
Alpha Blondy Dimanche 8 juillet, 22 h 30, L’Esplanade
Pour son implication envers son pays, certains le surnomment le « Bob Marley ivoirien ». Ce qui est sûr, c’est qu’Alpha Blondy, même après plus de quinze albums, n’a jamais faibli sur ses revendications. De « Brigadier Sabadi » à « Jérusalem » en passant par « God bless Africa », son reggae (en français, anglais ou dioula) remue, et pas seulement parce qu’il donne envie de danser.
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