Dour en Iver

A priori, faire jouer Justin Verson sur la Last Arena n’est pas une mauvaise idée en soi. Après tout, ses compos s’accommodent des grands espaces un peu désolés. Et la vaste scène accueille parfaitement son ample « décor ». Mais écouter « Skinny love » les pieds dans la boue, ça fait tout de suite une autre impression. Pas facile de s’émouvoir devant Bon Iver quand la moitié de ton cerveau veille à ce qu’il n’arrive rien à une paire de Cat qui risque à tout moment de rester engluée.

On pourrait croire qu’à cette heure de la soirée (21h), le gros des festivaliers aura préféré aller se réchauffer sous un chapiteau et s’y laisser porter par les beats. Le hic, c’est qu’à cette heure-là (21h, donc), seuls Doom le rappeur masqué et Gemini le dubsteppeur s’activent – ailleurs – sur scène. Conséquence, c’est l’un d’eux, ou Bon Iver, ou rien…

On retourne donc arpenter le site, parier sur la solidité d’une paire de lacets. Petit détour curieux par le Dance Hall où le Parov Stelar Band a fait le plein. Tout ça lorgne un peu vers Shantel et son disco de partisans. Chanteuse en minijupe et déhanchés appuyés, trompette et saxo, des beats : ici tout le monde en redemande, de cet électroswing, et bruyamment encore bien !

Parov Stelar Band – “Catgroove”

« Vous aller danser ? », entend-on clamer du côté de la Cannibal Stage… La tribu toulousaine de Punish Yourself joue avec le feu, la boîte de stabilos et l’électro rock. Elle a rameuté tellement de monde qu’on ne glisserait même plus une grande feuille entre deux spectateurs, sous ce chapiteau. Visuellement, le groupe constitue toujours une attraction (c’est la troisième fois qu’il débarque à Dour). Musicalement par contre, son électro-rock tendance ebm ne fait plus des masses avancer le schmilblick. Avancer, marcher plutôt que patauger… là est le souci ; au bout de quelques minutes sur la plaine, il ne sert plus à rien de regarder où l’on pose le pied !

Didier Stiers

 

Didier Stiers

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1 commentaire

  1. Arno

    15 juillet 2012 à 23 h 02 min

    Parov Stelar lorgne un peu vers Shantel? N’importe quoi…
    Cet artiste mérite plus qu’une simple comparaison douteuse (C’est la comparaison qui est douteuse pas Shantel). Parov Stellar, c’est quand même le roi de l’électro Swing et une légende dans son pays!
    A se demander vmt si le journaliste n’écrit pas plutôt un article sur ses pompes que sur la musique… Dommage!
    La prochaine fois faudra penser à vous donner une accréditation chez Luxus, l’article serait bcp plus critique et constructif!

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