Un live de Pharcyde, un (bon) karaoké de Doom… Samedi, à Dour, c’était la soirée rap parental.
On se demande souvent si on peut vieillir dans le hip hop. The Pharcyde et Doom ont chacun à leur manière répondu que oui, samedi, sur le site de la machine à boue… Ça sentait pourtant un peu le plan foireux. « Pas de possibilité d’interview avec les vieux Californiens de The Pharcyde, annonçait la maison de disques. Il y a juste moyen de parler au téléphone avec Fat Lip, Tre et J-Swift qui sont pour l’instant en tournée aux États-Unis. » Sur sollicitation de Tre, le groupe a essayé de se reformer au grand complet en 2008. Mais au lieu de ça, The Pharcyde s’est scindé. Et à en juger par ce qu’il se passe au Club Circuit Marquee, cet été, ce sont apparemment les Ricains qui se font arnaquer… Emmené par Uncle Imani et Bootie Brown, flanqués d’un batteur, d’un claviériste et d’un DJ, The Pharcyde version Dour fout le feu avec son hip hop funky jazzy, ses flows élastiques, “Oh shit” et autres extraits de Bizarre ride II The Pharcyde (20 ans déjà…).
Zev Love X, King Geeedorah, Metal Fingers, Viktor Vaughn… Daniel Dumile, 41 berges, aime les couvertures. Depuis la mort de son frère dans un accident de voiture et la rupture de contrat avec le label qui s’en est suivie, Doom en veut à l’industrie du disque. Doom (qui a tout de même bossé avec Danger Mouse, Madlib, Gorillaz, le Wu-Tang ou encore Nas) n’en a rien à foutre de rien. Un DJ ? Des musiciens ? Tu rêves. A Dour, le rappeur au masque de fer fait du karaoké avec un de ses potes. En attendant, cet Anglais de père sud-africain et de mère indienne, élevé à New York, a un flow de malade et tient tout le monde en haleine… Dour peut être content. Un jour, à Los Angeles, le type qui s’est fait rebaptiser comme l’ennemi juré des 4 Fantastiques a quand même envoyé un sosie sur scène, acheté sa place et regardé sa mauvaise doublure depuis la fosse… Sont forts ces rappeurs !
Julien Broquet