“Playlist” : Thierry Coljon retrace ses souvenirs de critique musical au journal “Le Soir”. Editions Luc Pire, 192 pages, 21 euros, en librairie dès le jeudi 15 novembre 2012.
Radiohead, OK Computer. Après The Bends, c’est un nouveau chef-d’œuvre que publie le groupe de Thom Yorke. Leur plus grosse vente !
Daft Punk, Homework. Avec plus d’un million d’exemplaires de ce premier album vendus dans le monde, Daft Punk prend la tête de cette French Touch qui envahira la planète électro.
Grandaddy, Under the Western Freeway. Parfait troisième album du groupe de Jason Lytle, barbu ventripotent à mille lieues de cette très musicale légère brise américaine.
Louise Attaque, Louise Attaque. Gaëtan Roussel et consorts détiennent toujours le record du premier album en français le plus vendu en Hexagone.
The Prodigy, The Fat Of The Land. Ce disque du combo anglais sacre le mariage parfait entre rock et électro.
Maxime Le Forestier. Maxime présente au Théâtre 140, le 5 mars, son nouveau spectacle consacré aux chansons de Brassens.
Oasis. Les frères Gallagher sont le 9 septembre au Globe Arena de Stockholm.
The Who. Le groupe anglais interprète Quadrophenia le 10 mai à Forest National.
Radiohead. À Barcelone le 22 mai avant Forest National le 14 octobre.
Louise Attaque. Le 17 décembre, c’est à la Rotonde du Botanique que le groupe français fait ses débuts belges.
David Bowie : Héros d’un jour et de toujours
Michael Hutchence : Le dernier des perdus du rock
Supertramp : Faut-il encore avoir honte d’aimer Supertramp ?
John Lee Hooker : Baba Hooker, un demi-siècle de Blues
Le bilan 1997 : L’année des 50 ans
Thierry Coljon revient sur les souvenirs et anecdotes qui ont marqué ses 30 ans de journalisme musical dans «Le Soir».
Sans raison particulière, 1997 aura été l’année la plus folle, la plus excitante, comme un sommet avant un lent retour vers la raison.
Tout commence le 9 janvier avec les 50 ans de David Bowie au Madison Square Garden. Le Duke y présentait un véritable show avec, pour invités, Placebo, Frank Black, les Foo Fighters, Billy Corgan, Robert Smith et Lou Reed. Un moment inoubliable prolongé par une rencontre émouvante – la première – au Right Track Studio de la 48e rue. Emouvante car l’homme fait partie depuis toujours de mon panthéon, qu’il a pris son temps, en tête à tête, pour me parler de l’ensemble de sa carrière et, enfin, qu’il s’est révélé adorable, simple, drôle, cultivé et intelligent, parlant même de l’art belge (de Victor Horta à Gérard Mortier). Mon collègue de « Humo », Serge Simonart, m’avait affirmé que David détestait faire des dédicaces. Comme je m’en étonne auprès du chanteur, celui-ci s’esclaffe en s’exécutant immédiatement. Bravo Serge, c’était l’interview qui était exclusive, pas l’autographe.
A peine rentré de New York, il me faut repartir à Sydney cette fois. Pour aider à la reconnaissance d’un trio australien qui rêvait de devenir les nouveaux Nirvana : Silverchair. Sony y croit beaucoup – le festival Torhout/Werchter le programme aussi – mais ce n’est pas une raison suffisante pour le mettre en Une du Mad qui préfère consacrer son dossier à l’histoire du rock australien.
Sans oublier INXS qu’on reverra avec plaisir au Botanique quelques mois plus tard, pour un concert privé, avec un Michael Hutchence en super forme, me confiant qu’il était débarrassé de ses problèmes de drogue. Six mois plus tard, sa mort par pendaison est d’autant plus incompréhensible. Je n’ai toujours pas digéré la mort d’un type adorable, sans doute plus fragile qu’il n’y paraissait.
A peine rentré de ce passionnant voyage au pays des kangourous et des koalas, ce sont ne sont plus des ados australiens mais des vétérans anglais qui, début février, me poussent à reboucler ma valise pour rallier Los Angeles : Supertramp m’y invite pour un « Breakfast in America » au Sunset Marquis de Beverly Hills, l’hôtel des stars (je croise Quentin Tarantino et Luc Besson dans le hall) au taux d’overdose record (de Keith Richards à Dave Gahan). L’intérêt de ce retour du Super Clodo après dix ans d’absence, pour nous Belges, c’est surtout la présence au chant et aux claviers de l’ex-Crowded House, Mark Hart, compagnon et bientôt père de l’enfant d’une amie attachée de presse.
En avril, l’agent des Zap Mama me fait une proposition qui ne se refuse pas : accompagner les filles dans leur bus, à San Francisco et Los Angeles. Le plaisir de partager le succès américain de Marie Daulne sera doublé d’une sacrée surprise : John Lee Hooker nous attend, chez lui, à Redwood City, à moins de 20 kilomètres au sud de Frisco. Le bluesman, sapé comme un prince, est tout heureux de nous montrer ses trophées sur la cheminée mais surtout insiste pour que je le prenne en photo avec les jolies Marie et Tanya qu’il peut ainsi serrer très fort dans ses bras. Sacré lascar, John Lee !
Un grand moment qui s’ajoute à celui d’assister, le même mois, à l’enregistrement du concert de Sting et consorts au Carnegie Hall pour la Rainforest Foundation, avant Radiohead à Barcelone et le Pop Mart de U2 au Giants Stadium en mai, Portishead au Roseland Ballroom en juillet, les Stones à Chicago et Oasis à Stockholm en septembre et Madredeus à Lisbonne en octobre. Folle année, oui !
THIERRY COLJON
Bonus internet : VINCENT QUITTELIER