“Playlist” : Thierry Coljon retrace ses souvenirs de critique musical au journal “Le Soir”. Editions Luc Pire, 192 pages, 21 euros, en librairie dès le jeudi 15 novembre 2012.
The White Stripes, Elephant. S’ouvrant par le fameux Seven Nation Army, ce quatrième album de Jack et Meg impose leur garage-blues-rock.
-M-, Qui de nous deux. Avec ce troisième album impeccable, Matthieu Chedid devient le leader d’une nouvelle scène rock française.
Girls In Hawaii, From Here To There. Premier album du groupe belge qui va devenir – avec Ghinzu – leader d’une scène rock trépidante.
Elbow, Cast Of Thousands. Juste avant Leaders of the Free World qui les sacrera, ce deuxième album promet que Coldplay n’est plus seul à dominer la britpop.
Damien Rice, O. Le chanteur irlandais impressionne avec ce premier album qui sera suivi de 9 quatre ans plus tard.
Renaud. Il vient soigner son Boucan d’enfer le 27 février à Forest.
Céline Dion. La première à Las Vegas de Céline par Franco Dragone, alors là, d’accord. C’était le 24 mars.
Keren Ann. Au même programme que Mathieu Boogaerts et Émilie Simon, le 26 avril, on dit merci le Printemps de Bourges.
Eminem. Il ne viendra pas en Belgique cette année-là mais bien à Bercy le 19 juin. Avec Cypress Hill, Xzibit et 50 Cent en guests.
Neil Young. En solo et en acoustique, le 23 mai à la salle Reine Élisabeth d’Anvers.
Festival de l’Océan indien : Maurice, tu exagères, ta musique est trop belle
Jacques Dutronc : Bienvenue à Monticello, pour de la promo en apéro
Biréli Lagrène : Leonardo a aimé regarder Lagrène
Le bilan 2003 : Qu’est-ce qu’elle a ma crise ?
Thierry Coljon revient sur les souvenirs et anecdotes qui ont marqué ses 30 ans de journalisme musical dans «Le Soir».
Il y a de ces reportages qui font rêver. Une semaine de vacances à l’île Maurice ? Bravo Coljon, on ne s’ennuie pas ! D’abord, il ne s’agissait pas de vacances à la plage mais bien du premier Festival de l’Océan indien, un festival gratuit organisé tous les soirs dans une ville différente. L’occasion donc de sillonner de long en large une île passionnante, qui ne se résume pas aux belles plages de sable fin. L’occasion surtout d’éclairer une culture créole et une réalité sociale loin d’être paradisiaque. Des représentants de Couleur Café, de Virgin et de ClearChannel sont également là pour découvrir des artistes qui, comme Menwar ou Ottentik Street Brothers, n’ont pas toujours facile à se faire entendre des autorités locales.
L’année suivante, on poussera plus loin encore l’expérience, avec la réalisation d’un disque lounge mêlant, pour l’hôtel Prince Maurice, artistes belges et mauriciens.
Mais c’est sur une autre île qu’il me sera donné de vivre la journée la plus délirante de ma (hum) carrière. En Corse plus précisément, au nid d’aigle de ce cher Jacques Dutronc. C’est à Monticello que Jacques vit parmi ses 48 chats et de nombreux amis corses qui le laissent rarement seul. Sur la terrasse, la piscine a été comblée mais il reste quatre bars ombragés. Trop heureux de voir débarquer deux journalistes belges et un suisse, alors qu’il est à la diète médicale forcée, Jacques a l’autorisation de son médecin de se laisser un peu aller ce seul jour. Il va méchamment en profiter, de l’apéro du matin jusqu’à celui du soir, passant du champagne au vin rouge (du Corsica Calvi bien sûr), avant la petite grappa bien fraîche et les bières Serena blonde et Pietra blanche à base de farine de châtaigne. Pas pour les tapettes, dirait Jacques dont l’hospitalité est légendaire. Ivre de ces mélanges ingurgités tout au long de la journée, notre collègue suisse se prendra le portail au moment de quitter la propriété au volant d’une voiture de location. Jean-Luc Cambier, de « Moustique », tenant mieux l’alcool, négociera parfaitement le tournant, sous l’œil impressionné, quoique de plus en plus vitreux, de Jacques. Le lendemain, on apprendra par son manager qu’il s’agit d’un petit plaisir de Jacques : voir comment les journalistes tiennent le coup une fois bien imbibés. Verdict : « Pas mal, les Belges, vous êtes les plus costauds. »
Le jour de mon départ pour Calvi, je revenais de Montréal – sans même avoir le temps de passer par la maison – où j’ai pu apprécier, dans le cadre du festival de Jazz, le concert de Biréli Lagrène, l’idole de Thomas Dutronc. Leonardo Di Caprio était dans la salle (tout comme au concert de Norah Jones), ainsi que la sculpturale Halle Berry qui, pour rejoindre son siège dans la même rangée, n’a pu faire autrement que de me frôler sans me marcher sur les pieds. Mais sous l’œil de son mari qui ne l’a pas lâchée d’une semelle…
En rentrant de Calvi, il n’y avait qu’une chose à faire : retrouver les Stones à Werchter pour le onzième concert belge de leur carrière. Et comme à chaque fois, on se laisse prendre comme un gamin, bluffé par ces Vieilles Pierres Qui Roulent toujours aussi bien. Cette année-là, deux autres très grands concerts en Belgique : Radiohead à Forest et Alain Bashung au Cirque royal, pour la première fois depuis huit ans concernant ce dernier qui a fait hennir les chevaux du plaisir, comme jamais. Merci messieurs pour tous ces moments de bonheur !
THIERRY COLJON
Bonus internet : VINCENT QUITTELIER