“Playlist” : Thierry Coljon retrace ses souvenirs de critique musical au journal “Le Soir”. Editions Luc Pire, 192 pages, 21 euros, en librairie dès le jeudi 15 novembre 2012.
Arcade Fire, Funeral. Un choc, une péninsule, un phare, un rêve, un exploit, un chef-d’œuvre. Merci Montréal !
Gorillaz, Demon Days. On aime tous les albums du groupe de Damon Albarn. Désolé, c’est comme ça.
The National, Alligator. Que ce groupe américain ne remplisse pas des stades restera un mystère.
Raphael, Caravane. C’est avec ce troisième album que Mister Haroche raflera la mise. Cali et Mickey 3d sont les challengers.
Richard Hawley, Coles Corner. Le crooner de Sheffield nous emporte dans son monde à la fois romantique et fiévreux.
Ali Farka Touré. Avec Toumani Diabaté à la cora, le dernier concert belge du grand bluesman malien. C’était au Bozar le 29 janvier.
Snoop Dogg. Avec The Game et Flipsyde, une sacrée soirée enfumée à Forest National le 23 février.
Bruce Springsteen. En solo acoustique à Forest le 30 mai.
U2. Le Vertigo Tour débarque au stade roi Baudouin le 10 juin.
Toots Thielemans. Accompagné de Kenny Werner et rejoint par Pat Metheny, au Festival international de jazz de Montréal, le 6 juillet.
U2 enflamme les lumières de la ville
The Rolling Stones : Quand les Stones jouent aux gamins
Paul McCartney : Les belles histoires de l’oncle Paul
Girls in Hawaii in New York
La Nuit du Soir : La folle explosion
MTV Europe Music Awards : L’invasion de l’empire américain
Miossec-Tiersen-Dominique A : Quand Yann Tiersen fait du rock
Le bilan 2005
Thierry Coljon revient sur les souvenirs et anecdotes qui ont marqué ses 30 ans de journalisme musical dans «Le Soir».
Bon, alors, pour 2005, à qui le tour ? Lesquels retenir en priorité ? La première mondiale du Vertigo Tour de U2 à San Diego ? L’étape new-yorkaise du Bigger Bang Tour des Rolling Stones, leur trente et unième tournée en 43 ans ? Ou alors la première du Us Tour de Paul McCartney à Miami ? Y a pas à dire, les papys du rock (pardon, Bono, de te vieillir prématurément) tiennent la forme.
Mais il ne faudrait pas oublier les artistes belges qui, eux aussi, brillent sur les scènes internationales. Que ce soit le « vétéran » Marc Moulin à la Casa da Musica de Porto, une merveille architecturale signée Rem Koolhaas, à l’acoustique exceptionnelle, pour un concert qui l’était tout autant. Quel bonheur de déambuler toute la journée en bord de Douro, avec un Marc tout heureux de vivre une deuxième carrière (et le reste). Depuis une première rencontre à l’occasion de la sortie d’un album de Telex, Marc est resté pour moi, durant plus de vingt ans, un modèle d’humour, d’élégance, de finesse, d’exigence morale et culturelle et d’amitié vraie. Pour un jeune journaliste des années 80 à 2000, Marc Moulin était l’exemple à suivre, dans cette perpétuelle remise en question intellectuelle, ce sens de l’observation contestataire et cette dérision permanente qui nous l’ont fait tant aimer. Avoir écrit, en sa compagnie, sa biographie reste une de mes plus grandes fiertés.
Que ce soit Marc à Porto, donc, ou que ce soit les petits jeunes de Girls In Hawaii, découvrant New York comme un enfant son premier père Noël. Les Girls, c’est une véritable meute faisant tout pareil, ensemble, se boxant et s’amusant comme des chiots. Se demandant aussi comment faire à New York pour boire une bière et fumer sa clope en même temps au même endroit. En cherchant bien, on leur trouvera la solution qui ne contrevient à aucune loi américaine : le jardin d’un club ou d’un bar. Une petite pensée à Denis qui se tuera en voiture cinq ans plus tard, créant au sein de son groupe un séisme dont il ne s’est toujours pas vraiment remis.
A la Nuit du Soir 2005, Charlotte et David de Soldout et Antoine et Lionel de Girls In Hawaii nous offriront, avec le Dead Tapes Project, un des plus beaux moments de l’histoire des Nuits.
Des rencontres inédites ou des retrouvailles, il y en aura encore beaucoup cette année-là, que ce soit I Muvrini à Bastia et dans ce village que les Bernardini tentent de faire revivre, ou Beck à Milan pour une interview et un concert. Sans parler de Chris Rea dans son moulin de Cookham, près de Windsor, ou, à Paris, l’instant passé avec Johnny Hallyday et le concert explosif de dEUS à l’Olympia.
Les MTV Europe Music Awards se tiennent en 2005 à Lisbonne. On se fout du palmarès mais qu’est-ce qu’on a ri avec Sacha Baron Cohen, grimé en Borat traitant Madonna de travesti et les Pussycat Dolls de plus célèbres prostituées au monde. Robbie Williams, très en forme, en rajoutera une couche, affirmant que Madonna ne fait pas ses 81 ans. Et enfin, Gorillaz qui joue, caché derrière un écran, « Feel Good Inc. », avec De La Soul, avant d’annoncer de vrais concerts, si ça ce n’était pas une bonne nouvelle…
Et on terminera par un concert d’anthologie : celui qui a réuni pour la première et dernière fois, sur la même scène, Miossec, Dominique A et Yann Tiersen. Mais pour assister à cette réunion des trois Bretons, il fallait aller à l’Aéronef de Lille. Ce que je ne regrette pas d’avoir fait, cré vin dju !
THIERRY COLJON
Bonus internet : VINCENT QUITTELIER
bvdv
27 juillet 2012 à 10 h 59 min
Bonjour Thierry,
J’adore tes chroniques, année par année mais on est en 2005 et tu n’as toujours pas évoqué les… LIBERTINES !!!
un oubli ???
😉