“Playlist” : Thierry Coljon retrace ses souvenirs de critique musical au journal “Le Soir”. Editions Luc Pire, 192 pages, 21 euros, en librairie dès le jeudi 15 novembre 2012.
Peter Doherty, Grace/Wastelands. L’ex-Libertines camé publie son premier album solo et c’est un chef-d’œuvre.
Grizzly Bear, Veckatimest. Après Bon Iver et Department Of Eagles, c’est au tour du folk new-yorkais de Grizzly Bear de nous charmer.
The XX, XX. De Londres nous vient ce groupe qui semble avoir tout compris du rock et de la pop.
Ghinzu, Mirror Mirror. Troisième et meilleur album du groupe bruxellois qui explose aussi en France.
Benjamin Biolay, La superbe. Après une traversée du désert, Biolay touche enfin le grand public.
Les Enfoirés. Cette année-là, ils « font leur cinéma » le 23 février à Bercy.
Katy Perry. Les débuts de la demoiselle se font à l’AB le 7 mars.
Melody Gardot. Habituée du festival de Gand, c’est à l’Union Chapel de Londres que nous retrouvons la belle.
Mylène Farmer. Elle devait bien un jour finir là : au stade Roi Baudouin, le 19 septembre.
-M-. Début de sa tournée à l’Aéronef de Lille, le 3 décembre.
Une nuit à table avec Christophe
Un Neil Young dévastateur
Le mal-être selon Robbie Williams
Ghinzu sacré album 2009 : ce que John Stargasm a retenu de la décennie rock écoulée
Artistes de la décennie : Arcade Fire, Albarn… ou internet ?
Thierry Coljon revient sur les souvenirs et anecdotes qui ont marqué ses 30 ans de journalisme musical dans « Le Soir ».
C’est toujours agréable d’interviewer Melody Gardot ou Norah Jones dans une suite d’hôtel londonien. On ne va pas se plaindre. Elles sont belles, intelligentes, charmantes et en plus elles font de bons disques. Mais cette rencontre ne dure que trente minutes chrono en main. C’est comme ça, c’est la règle et comme ces interviews sont exclusives pour la presse belge francophone, on peut s’estimer heureux, voire privilégié.
Mais passer toute une soirée chez un artiste, puis au restaurant, en tête à tête, voilà qui est autrement plus marquant. C’est ce qui m’est arrivé une nuit de printemps parisien avec Christophe. On s’était déjà croisés bien sûr mais sa manager, cherchant à pallier le manque d’enthousiasme de sa firme de disques, me contacte directement (chose rare, voire sacrilège pour une maison de disques !) pour me proposer, au téléphone, de passer la soirée avec Christophe, chez lui… le soir même ! « Mais ne vous inquiétez pas, il ne mange pas avant 22 heures ! ». Heureusement, ce soir-là, mon agenda est vierge. Je saute dans le Thalys et de fait, le soir même je me retrouve au domicile de Christophe, à Montparnasse, pour une soirée exceptionnelle qui se terminera après minuit dans un restaurant chinois. Pas d’attachée de presse, rien. Juste un mec cool avec qui je parle de tout et de rien, de Bashung, de Vive la Fête, de juke-boxes, de vin, de De Niro, de Lou Reed, de New York… Une vraie rencontre, quoi, qui donnera un tour plus intimiste à toutes les suivantes.
Depuis qu’étudiant, j’ai découvert ses disques dans les années 70, je n’ai qu’une obsession : rencontrer Neil Young. Tous les attaché(e)s de presse successifs de Warner s’y sont cassé les dents. Michel Will faillit y parvenir, avec un engagement écrit pour un meet & greet dans les coulisses de Forest National, mais blessé au doigt, Neil a dû annuler ce concert. C’est finalement Géraldine Volders qui parviendra à réaliser le miracle dans les loges du Sportpaleis. Sans rien promettre car le management n’a rien confirmé. On a juste le droit d’être là, avec Bart Steenhaut du « Morgen ». Adviendra ce que pourra. Quand, après son fabuleux concert, Neil arrive, un verre de vin rouge à la main, entouré de sa femme et de ses proches, il est détendu et accepte de parler boulot, à l’écart, quelques minutes. L’homme est comme on le rêvait : adorable et intéressant. Bowie, Gainsbourg, Ferré, Gabriel, Bono, Prince, les Stones, Neil Young… ça c’est fait ! Reste encore à coincer Dylan, Springsteen et McCartney et je pourrai prendre ma retraite.
Alain Bashung et Michael Jackson meurent. On voit U2 à Barcelone, après avoir chassé leurs traces à Dublin. Et l’année se termine par la rencontre avec un mec qui a réussi à m’émouvoir en me confiant ses tendances dépressives (propres à de nombreux membres de sa famille) : Robbie Williams, très éloigné de son image de grand dandy provocateur. Qui m’a rappelé ce jour où Dave Stewart me confiait, les larmes aux yeux, qu’un artiste, autodestructeur ou non, n’avait qu’une raison d’être : se faire aimer.
THIERRY COLJON
Bonus internet : VINCENT QUITTELIER
BB
2 août 2012 à 17 h 42 min
Euh “La Superbe” pas “La Surenchère”, drôle de lapsus…