Porcelaine des Shins

Au Pukkelpop, The Shins alterne le très bon et l’ennuyeux tandis que Stephen Malkmus se la joue plus slacker tu meurs.

Il serait pas content de lire ça Stephen. Mais bon. L’ami Malkmus, il est quand même bien plus excitant quand il se promène avec Pavement que quand il se balade avec ses Jicks. C’est déjà une question de catalogue. Les mecs ont beau s’être fait produire par Beck, il y a pas de quoi fouetter un chat. Et pas grand-chose de la trempe d’un “Stereo”, d’un “Shadylane”, d’un “Cut your hair” ou d’un “Unfair” sur les disques qu’il a enregistrés depuis que le pavement a sauté.

“Phantasies”, extrait de son premier album « solo », est sympa. Mais le concert est un peu branleur. Slacker. Ce terme qui veut dire flemmard (ou paresseux ou tire au flanc) et est souvent utilisé pour qualifier les groupes un peu voire carrément je-m’en-foutiste. Malkmus reprend “Speak, See, Remember”. Un morceau de… Pavement. Mouai. On peut aller « Shiner ».

The Shins, en français, ça veut dire les tibias. Et sans tackler les deux pieds en avant, faut quand même bien avouer que c’est vachement inégal. James Mercer, le pote de Danger Mouse (même qu’ils ont enregistré un disque ensemble sous le nom de Broken Bells), passe du insignifiant au génial en moins de temps qu’il en faut pour l’écrire. Le génie est fragile.

Le triptyque “Saint Simon”, “So Says I”, “Kissing the Lipless” (3 extraits de leur meilleur album, Chutes too narrow, 9 ans déjà) est splendide mais The Shins est un de ces groupes qui ont mal tourné. Qui ont perdu au fil des disques la fraicheur pop surannée de leurs débuts. Et qui ont bien du mal à nous pondre à nouveau de grandes chansons. Tout n’est pas perdu. (J.B.)

Didier Stiers

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