The Stone Roses : ça roule !

La demoiselle Lykke Li a beau avoir rameuté plus de monde au pied de la Main Stage que les revenants de Madchester, on n’oubliera pas de sitôt le retour sur une scène belge des Stone Roses. À un canard britton, ils avaient dit être « ready to take the world by storm ». Si ce n’est pas l’impression qu’ils ont laissée hier, leurs attitudes et leurs classiques ont fait plaisir à voir et à entendre.

Ian Brown a une gueule de hooligan. En d’autres pays, elle lui vaudrait tout de suite quelques années de camp. « Thank you, we’re The Stone Roses », lâche-t-il sans un sourire à la fin de « I wanna be adored » (le groupe est lui-même apparu sur scène après le « Stoned love » des Supremes). Ce n’est pas à de vieux singes qu’on apprend à faire des grimaces : avec ce titre emblématique de l’année 91 en guise d’intro, point besoin de plus amples explications à l’attention de ceux qui n’auraient pas grandi avec cette bande de lascars dans les oreilles. Morgue, grandes gueules, provoc et excès, mais aussi formidables éclairs de génie côté musique : si cette description vous fait penser à Oasis, c‘est normal, les Gallagher ont piqué quelques petites choses à leurs aînés.

Avec « Fools gold », les grands écrans passent du noir et blanc à la couleur. Et Brown en mode danseur only pendant les quinze minutes qu’il laisse à John Squire, devant ses pédales d’effets sur lesquelles s’attardent les caméras. Le guitariste ne se fait pas prier pour s’emballer dans un instru funk/rock complètement barré. À peine le temps de souffler, c’est reparti avec « Waterfall », et la basse de Mani, élastique, énorme. Encore obsédante sur « Don’t stop », juste après… Reni sous son bob à floches fait le pitre (sur les écrans, les plans du batteur sont trafiqués à coups de grands effets psychédéliques), mais il assure sa part de rythmique sans faiblir. Tout ça tient furieusement bien la route, et on se dit que le rock n’a pas forcément besoin d’électro pour donner des fourmis dans les jambes.

Au Club, juste en face de la scène principale, Charles Bradley doit commencer à s’impatienter… Les Mancuniens ne comptent que deux albums à peine (The Stone Roses en 89 et Second coming en 94), mais ils n’en débordent pas moins d’un bon quart d’heure sur l’horaire imparti. Le temps qu’il leur faut pour ne passer à côté d’aucun réjouissant classique, du genre de « Love spreads », « I am the resurrection » ou « She bangs the drums », de ceux qui communiquent une sorte de douce euphorie.

Les Stone Roses au Pukkelpop ? Loin d’être le concert parfait. Loin d’être le groupe qui dispose du meilleur chanteur, aussi, mais ça, ce n’est pas nouveau… Cela dit, il sera à coup sûr dans la liste des plus fun de cette édition 2012.

Didier Stiers

 

Didier Stiers

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