Une voix s’élève au milieu des bois

C’est dans le décor intimiste de l’Openlucht Theater du parc de Rivierenhof à Anvers devant un peu plus d’un millier de personnes que Sigur Ros a fait découvrir, pour la première fois en Belgique, son dernier album, Valtari.

Les Islandais n’avaient plus mis les pieds sur nos scènes depuis 2008 et leur album Með suð í eyrum við spilum endalaust. Sigur Ros était de retour ce lundi soir pour présenter son petit dernier, Valtari. Et c’est avec la deuxième plage de cet album que les Islandais ouvrent le bal. Le quatuor originel est, pour l’occasion, accompagné d’un claviériste additionnel, de trois cordes et trois cuivres. Frissons assurés.

Le groupe s’assemble ensuite autour d’un orgue qui nous joue une tendre ritournelle. Soudain, la batterie claque, les guitares explosent et on se laisse vite submerger par la voix de Jónsi, en dépit d’une première salve de problèmes techniques (on en relèvera trois durant le concert).

Au-dessus de ces aléas techniques, Jónsi fait alors résonner sa voix de fausset à travers une assemblée silencieuse. Un silence admiratif presque d’ordre religieux. Les cuivres se mêlent à cette voix incroyablement cristalline lors de Ný batterí.

Si d’autres problèmes techniques viennent perturber le concert des Islandais, ceux-ci savent récupérer l’attention du public en un pincement de corde. Tant pis pour Vaka, on passe à la suivante. Et le public d’exploser de joie quand les premières notes de piano de Sæglópur se font entendre. Les lumières, les vidéos diffusées jusqu’au plafond de la scène, et le décor incroyable du lieu achèvent de nous mettre dans l’ambiance.

Après un majestueux Svefngenglar, place à un vieux morceau: Olsen Olsen. Lorsque la voix presque inhumaine de Jónsi s’arrête, seul le bruit de l’eau est perceptible. On n’entend pas un moustique voler. Et l’aérien Olsen Olsen, balancé en plein milieu de set, a des allures grandioses de final, alors que le concert n’en est encore qu’à ses balbutiements.

On est en Islande, mais Sigur Ros joue aux montagnes russes. Aux instants d’apaisement d’Hoppípolla, succèdent les envolées lyriques majestueuses Með blóðnasir où les cuivres se taillent la part du lion. Après quelques rares et timides mots adressés à la foule, Jónsi entame Festival. Où la voix de Jonsi, qui paraît soudain rauque et fatiguée, se pare de charmes nouveaux.

Hafsól signera le bon de sortie du groupe dans un final multicolore qui prend vite à la gorge et trace la voie à un rappel obligatoire… qui ne viendra qu’après un nouveau round de soucis techniques. Son dernier titre, Popplagið, le groupe de Reykjavík le déroule sur une bonne dizaine de minutes, avant de quitter Anvers sous les applaudissements et les cris stridents des fans.

Maïlys Charlier


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