Cheveu : la mise amplis

Samedi, la Maison des Musiques accueillait une nouvelle édition du mini-festival Comme A La Maison. Philosophie de l’événement : un max’ de découvertes, belges notamment ! Entre autres artistes, pour cette très recommandable sixième : Thee Marvin Gays, Dans Dans (dream team made in Vlaanderen), Cult Of Youth (ces New-yorkais sont à fond dans les eighties), Hoquets (dernière scène avant… quoi, au fait ?), mais aussi et surtout les Français de Cheveu, responsables d’un défrisage total de ces lieux habituellement plus dignes et paisibles ! Oui oui, on a quelque peu pogoté, au Sablon, en cette ouverture de Nuit Blanche !

Un Casio pas cher, un micro pourri et une guitare acoustique : voilà avec quel genre de matériel les trois Bordelais ont décrété vouloir faire de la musique, il doit y avoir six ou sept ans de ça. Aujourd’hui, Cheveu est un peu plus équipé, notamment en pédales d’effets, synthés et machines diverses. La guitare s’est électrifiée et infiltre ses riffs (« Dog », « Quattro stagioni », « Herman choune »…). Seule la boîte à rythmes rend encore ce son joyeusement cheap, tel qu’on l’entendait souvent voilà plus de 25 ans.

Effet imparable quand cette dernière se fait frénétique : Cheveu déclenche une belle bousculade dans la petite salle, rarement le théâtre de ce genre de manifestations libératoires. Qui amènent plus d’une fois le sourire sur les lèvres du guitariste. Il s’en faut de peu pour que les mini-vagues écrabouillent le premier rang sur les retours, Sean Ragon compris. Le chanteur de Cult Of Youth est à fond dedans, lui qui expliquait quelques minutes plus tôt avoir déjà eu l’occasion de découvrir le trio aux États-Unis, et beaucoup aimer sa musique. Le mélange est aussi irrésistible que savamment concocté : hardcore digital, noise, electropunk et rock sombre (« new wave » dixit la bio, on est d’accord, notamment en écoutant « Polonia », un nouveau morceau « un peu triste »)… Le tout accouché entre maîtrise implacable et impro ludique. Aux micros (ben oui, il en a trois), David Lemoine pratique une sorte de parlé-chanté trafiqué à coups d’effets. En plus d’avoir cette gestuelle particulière qui lui donne des allures de grand gamin s’attendant à tout moment à recevoir des claques… Qu’on se le dise : ces trois-là n’en méritent pas la moindre, bien au contraire !

Didier Stiers

 

Didier Stiers

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1 commentaire

  1. fred

    8 octobre 2012 à 9 h 04 min

    Hahaha! Le titre m’a bien fait rire, merci!

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