Memphis sur Senne


 
 

Qu’est-ce qui ressemble le plus à un concert de Chris Isaak ? Un autre concert de Chris Isaak ? Pas faux : le Californien a toujours un pied à Vegas chez son tailleur et l’autre dans le rock’n’roll des années 50 et 60. Dimanche soir, dans une AB pleine comme une urne un jour de scrutin, il n’en a pas moins offert une de ces bonnes petites soirées dont il a le secret.

Entertainer autant que crooner ou rockeur, Chris Isaak pratique son art avec un savoir-faire éprouvé. Certes, il trimballe le même décor (sobre) depuis au moins quatre ans, et il émaille toujours son tour de chant de vannes adaptées en fonction des endroits où il pose ses guitares. Soit… Laissons aux fans hardcore (et il y en avait, hier) le soin de disserter sur les petits détails qui changeraient de scène en scène.

Savoir-faire éprouvé d’accord, mais le garçon a passé l’âge de garder ses tubes pour la fin ou les rappels : nous en sommes à peine au quart d’heure que voilà déjà « Blue hotel » (avec la petite choré qui va bien). Suit « We’ve got tomorrow », extrait de l’album Mr. Lucky sorti il y a trois ans : celui-là, c’est dans la salle qu’il va le chanter, au milieu du public.

 

L’artiste tente de faire croire que ses musiciens le traitent avec une déférence qui les pousse à l’appeler Mister Isaak. Amusant ; ils font souvent l’objet de ses plaisanteries, les Hershel Yatovitz à la guitare, Roly Salley à la (contre)basse et autres Scotty Plunkett aux claviers… Reste que ces types-là ne sont pas manchots et qu’ils apportent leur petite pierre au show. En trio façon gospel pour le final « Worked it out wrong », par exemple, ou au piano qui fume et flambe pour la cover de Jerry Lee Lewis (« Great balls of fire »)…

Puisqu’on parle du Killer, qu’Isaak présente comme le « King Of rock’n’roll »… Dans la foulée de l’album Beyond the sun sorti l’année passée, il ne manque pas de rendre hommage à ces artistes d’antan, ceux qu’écoutaient ses parents, ceux qui sont passés par le studio Sun de Sam Philips. La demi-heure qui précède les rappels est donc réservée à Elvis Presley, Johnny Cash et Carl Perkins notamment. De retour après la pause, le groupe attaque en outre avec « Oh, pretty woman », la reprise de Roy Orbison, agrémentée en fond de scène d’une belle créature… gonflable. Un dernier clin d’œil dans une soirée tranquille qui n’en a pas manqué.

Didier Stiers

 

Setlist
– American boy
– Pretty girls don’t cry
– Blue hotel
– We’ve got tomorrow
– I want your love
– San Francisco days
– I’m not waiting
– Somebody’s crying
– Wicked game
– Best I ever had
– Dancin’
– Notice the ring
– Baby did a bad bad thing
– Doin’ the best I can (cover Elvis Presley)
– Ring of fire (cover Johnny Cash)
– Dixie fried (cover Carl Perkins)
– Can’t help falling in love (cover Elvis Presley)
– It’s now or never (cover Elvis Presley)
– She’s not you (cover Elvis Presley)
– Live it up
– Miss Pearl (cover Jimmy Wages)
– Great balls of fire (cover Jerry Lee Lewis)

Rappels
– Oh pretty woman (cover Roy Orbison)
– Big wide wonderful world
– Worked it out wrong

 

Et à la demande générale…

Didier Stiers

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