Le quatuor français joue les bardes dans le dernier Astérix entre deux promos pour leur troisième album, « Long Courrier ». Un album qui sonne comme un tournant dans la carrière du groupe.
Il est (presque) loin le temps où les gars de BB Brunes n’avaient rien à dire en interview. Les années adolescentes sont finies pour les rockeurs parisiens. Pour leurs premiers pas dans l’âge adulte, Adrien, Félix, Bérald et Karim ont découvert les années 80, leurs synthés et… l’autodérision. Se travestir en bardes pour « Astérix et Obélix au service de sa majesté » par exemple. « Astérix est à l’opposé de notre univers mais c’était drôle de le faire. Tout est tellement coloré ! », lance Adrien, le chanteur. « ça fait penser aux Beatles, période Sgt. Pepper’s », poursuit Félix.
Ce sont d’ailleurs deux titres en anglais que BB Brunes propose dans ce dernier Astérix. Le choix d’ Allan O’Connell (Paul McCartney, Gossip, The Raptures,…) pour produire ce troisième ne s’est donc pas fait par hasard. « On en rêvait depuis longtemps de travailler avec un producteur anglais qui a collaboré avec nos idoles », confie Adrien. C’est d’ailleurs l’ingé son de Mark Ronson qui a fait des claviers les stars de « Long Courrier ». « Allan débordait d’idées. Il a trouvé des sons auxquels on n’aurait jamais pensé ».
« Long Courrier » est incontestablement un virage dans leur carrière. Dès la première écoute de « Coups et Blessures », difficile de ne pas penser à Etienne Daho. «J’ai beaucoup écouté Daho, Christophe, les Rita Mitsouko et Depeche Mode. Toute cette new wave était très intéressante pour notre nouvel album. On avait une volonté de faire autre chose, de ne pas se répéter », confirme le chanteur.
Souvent considéré comme un groupe à midinettes, à la limite du boys band, BB Brunes n’a pas grand chose à perdre à changer de registre. « On ne peut que surprendre, c’est vrai. Ça nous est égal de décevoir les gens. Ce qui compte c’est d’être libre et de faire ce qu’on a envie. C’est amusant de jouer avec les étiquettes, d’être là où on ne nous attend pas », explique Adrien.
La recette de la potion magique? Pour Nico Teen Love et Blonde comme moi, Adrien était le seul auteur-compositeur du groupe. Ici, Lala Queen sonne les débuts d’une véritable collaboration. Le titre flirte avec un style gainsbourgien où l’on peine à reconnaître la voix d’Adrien. Alors que l’album n’est qu’une succession de titres rageurs résolument rock (Rue de Buci, Grande Rio, RIP) et d’autres plus électro pop à la sauce frenchie (Bye Bye, Long Courrier, Au garde à vous).
Retourner à Dour par exemple ? « S’il n’y a qu’un Dour sur la tournée, oui. S’il n’y a que des Dour, hors de question ». Pour l’heure, c’est aux Nuits Bota que les quatre rockeurs rencontreront à nouveau le public belge.
Maïlys Charlier
Long Courrier, BB Brunes, Warner
Le 4 mai aux Nuits Botanique