Marche arrière, toute !

Depuis leur premier concert belge, c’était au Pukkelpop en 2010, les Australiens de Tame Impala font régulièrement halte par chez nous. Au Witloof Bar dans la foulée de ce Pukkel, l’an dernier à Werchter, et mardi soir, ils s’arrêtaient à l’AB… Normal donc de trouver au revival rock psyché un petit parfum de Down Under !

Aucune raison de changer grand chose à ce que nous avons déjà pu écrire sur leur compte. Kevin Parker, toujours aussi maître de sa voix au micro, communique peu et timidement quand il s’adresse à la salle. Musicalement, le groupe est définitivement rodé par ses tournées au long cours : crescendos impeccables et implacables, gros son, les plages de leurs deux albums (Innerspeaker en 2010 et Lonerism en 2012) prennent joliment corps…

Les ficelles du genre, Tame Impala maîtrise aussi. Au point qu’on ne se sent plus surpris. La réverbe est constante, énorme. Le visuel quasi stroboscopique, sur l’écran, est signé par un dingo du spirographe mais en panne d’imagination à en juger par la répétition des motifs.

Quant aux grandes chansons… Il y a matière à rester encore un peu sur sa faim. Mais d’accord, ils ont déjà pondu quelques morceaux qui restent bien dans l’oreille : « Elephant », extrait de Lonerism, « Solitude is bliss », « Desire be desire go » ou encore « Half full glass of wine » juste avant les rappels. Des rappels que les cinq Australiens entament avec « Be above it », qui sort – enfin – un peu du moule plutôt sagement respecté jusque-là. Un moule qui emprunte à Cream, au Grateful Dead, aux Beatles période barbue (il y a d’ailleurs d’indubitables accents lennoniens, chez Parker), au Jefferson Airplane, et j’en passe.

En fait, l’évolution ou le changement le plus perceptible, c’est du côté de leur public qu’il faut aller le dénicher. Nous sentions chez eux la possibilité d’en séduire un qui soit large et varié : c’est assurément en bonne voie ! A l’AB mardi, on a ainsi vu du hipster et de la demoiselle bcbg, du vieux routier de concert qui arborait fièrement son T-shirt Sun Studio, du jeune fumeur de pétards et des collègues de boulot dans la trentaine venues faire la fête sur « Elephant ». Bref, on n’a pas fini de les voir de ce côté-ci du globe.

Didier Stiers

 

Setlist
– Endors-toi
– It is not meant to be
– Desire be desire go
– Mind mischief
– Solitude is bliss
– Feels like we’re only going backwards
– Make up your mind
– Keep on lying
– Lucidity
– Elephant
– Alter ego
– Apocalypse dreams
– Half full glass of wine

Rappels
– Be above it
– Runway, houses, city clouds

 

 

Didier Stiers

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