Semaine spéciale Halloween, avec du déguisement stupide, du chanteur qui fait (vraiment) peur, du mort célèbre, du Christ ressuscité, du gourou Tellier… et un peu du revenant Axl aussi.
La grosse affaire de la semaine, c’était Halloween. Ne nous méprenons pas, chez nos amis anglo-saxons, c’est pris très au sérieux! Qui était déguisé en quoi? Telle était la question! Eh bien, sachez que Thom Yorke serait apparu en Daft Punk à un DJ set… Mais était-ce bien lui? Dans un autre style, Chris Brown a eu la bonne idée de s’habiller en Taliban. Polémique! Scandale! Même sa maman a dû s’avancer pour le défendre « Halloween, c’est juste pour s’amuser », qu’elle a tweeté, maman, « ce n’est pas parce qu’on se déguise en Satan qu’on le glorifie »… Imaginez l’affaire! Mais qui est Chris Brown?
Plus en phase avec l’esprit originel d’Halloween, à savoir la fête des morts qui reviennent parmi nous (et peuvent nous effrayer au passage… En gros!), le magazine Spin a eu la bonne idée de revenir sur les chanteurs rock les plus effrayants à avoir mis un pied sur une scène. Et point de Marilyn Manson ou de Rob Zombie ici, très chers, mais de l’authentique insanité bien malsaine. Numéro un du classement, l’oublié GG Allin. Même question que pour Chris Brown: qui? GG Allin, né Jesus Christ Allin (authentique!), psychopathe notoire, masochiste, suicidaire, junkie à tout ce qui passe et entrepreneur du chaos. Jesus Christ avait l’habitude de faire son business sur scène, à déféquer aussi, avant de se badigeonner la tronche et le corps avec ses excréments et de chercher baston avec le public. Bref, le genre de performance à faire passer Iggy Pop pour une nonne, qui était possible dans les années 70-80, mais qui n’est plus trop d’époque. Selon ses propres mots, GG cherchait à rendre le rock n’ roll « à nouveau dangereux ». Pour en savoir plus, un extrait de concert, et un documentaire. Pour bien commencer la semaine, tiens!
Le classement complet des chanteurs les plus effrayants du rock
Halloween. On va continuer à parler des morts (ah oui, ça craint, cette semaine!). ARTE a eu la bonne idée de diffuser le documentaire Joy Division sur le groupe du même nom. Le film, réalisé par Grant Gee (qui s’était occupé du cas Radiohead en 1997 avec « Meeting People Is Easy ») et de grande qualité, est en vérité une plongée dans le Manchester post-industriel de la fin des années 70 et est disponible sur ARTE+7 pour une petite semaine encore. On vous le conseille. (Et si vraiment vous l’avez loupé sur ARTE, sachez qu’il est en VO sous-titré français sur YouTube… Que demande le peuple?)
Changement de sujet avant qu’on y passe tous! Les Pussy Riot se sont invités dans South Park. Ou mieux! Jesus Christ (pas GG Allin, l’autre, le premier de la lignée!) a invité les Pussy Riot dans South Park. L’épisode ‘Scause For Applause’ part de l’affaire Armstrong et met au passage une droite à toutes ces bonnes causes auxquelles on adhère comme des moutons sans savoir… Enters JC. FREE PUSSY RIOT! L’épisode est disponible ici pour quelques jours encore. Et la scène en question est ici bas.
Voilà, c’est ce moment de la semaine. Entre GG Allin et Jésus Christ, prenons (enfin) des nouvelles d’Axl. Il est temps! Car Axl n’est pas content. Fort soucieux de jouer sa résidence d’une dizaine de dates à Vegas devant du public, Axl sort de son c… de son trou, pardon, et fait de la promo à tout va. Et là, dans USA Today, il balance sec! Et il explique pourquoi ça lui a pris 34 ans (33 ou 34 ans?…) pour écrire « Chinese Democracy ». Ah oui, il y va! Exclu mondiale! Réponse: c’est la faute à Slash et Duff. Comment ça? « Y z’ont dit qu’j’étais un loser, m’sieur ». Recontextualisation. Nous sommes en 1991-92, « Use Your Illusion 1 & 2 » est enfin sorti et les Guns sont le groupe le plus populaire de la planète. Mais pour Slash, Duff, Stephanie Seymour (la copine d’Axl qui meurt dans le clip de ‘November Rain’) et, ajouterons-nous, pour quelques millions de personnes sur cette planète, « Use Your Illusion », ben, « c’était d’la merde. Ça m’a beaucoup blessé. A l’époque, Slash et Duff ont dit: ‘T’es un idiot, t’es un loser’. Je n’ai pas écrit pendant des années. Je me suis senti bloqué pendant très longtemps». Pour consoler Axl et lui assurer que non, tout n’était pas si mauvais, cette semaine, ‘Don’t Cry’, version « original lyrics », c’est-à-dire version « Use Your Illusion 1 » (il existe une version “alternative lyrics” sur “Use Your Illusion 2″… il est comme ça, Axl).
Dans un autre style, un homme dont on parle (trop) peu car il est vrai qu’il parle peu. Mais voilà quand il a des choses à dire, il les dit. Jason Pierce, leader de Spiritualized, a sa théorie éclairée sur les festivals, au moment où les tickets à 200 boules pour Werchter s’arrachent. Pour lui, les festivals rock, « c’est la fin de l’art. Tout le monde pense que c’est la meilleure façon de voir un groupe aujourd’hui, mais j’ai toujours dit que les groupes étaient la partie la moins importante d’un festival. (…) et les groupes, dans leur sagesse, cherchent la gloire et ont l’impression qu’ils valent réellement tout ce public. (…) Et puis, (les festivals) sont devenus de plus en plus clean aussi. Ça n’a plus rien à voir avec la drogue et le rock n’ roll, c’est plus à propos de la communauté». Quelqu’un entendra-t-il ces mots? O Hippie days.
L’interview complète sur Drowned In Sound.
De notre côté de la Manche, notre maître à tous, Sébastien Tellier, a remis les pendules à l’heure dans Le Parisien sur son clash avec Audrey Pulvar, actuelle femme de ministre, alors chroniqueuse chez Ruquier, et qui avait agressé le Grand Homme en l’accusant de « cracher dans la soupe dans laquelle vous buvez ». Réponse cinglante et pleine de sagesse de l’accusé: « On m’en parle de temps en temps, mais je m’en souviens même pas ! J’étais saoul, c’était une promo parmi plein d’autres … Je n’ai même pas calculé que cela c’était passé comme çà. Je suis tombé dessus sur Youtube, en cherchant un autre truc qui n’avait rien à voir… ». Pour ceux qui l’auraient loupé, retrouvez ce grand moment de télévision que fut l’apparition de Tellier chez Ruquier.
Enfin, terminons cette revue du web par un peu de beauté, que diable! Andrew Bird était chez Letterman pour présenter son nouvel album. Il a repris le classique américain ‘If I Needed You’ de Townes Van Zandt en trio guitare acoustique, violon, contrebasse. Et il n’y a rien à ajouter.
DIDIER ZACHARIE