Dreampop, mood d’emploi…


En quatre albums, Beach House, le duo de Baltimore s’est imposé comme l’exemple parfait du genre. Rythmes lents, nappes de synthés, touche de shoegazing et voix éthérées : difficile de trouver plus approprié à une écoute nocturne et hivernale. A un détail près, son concert (sold out) à l’AB, hier soir, aurait même pu être parfait.

La fin est proche, pour le tandem que forment Victoria Legrand et Alex Scally. La fin de tournée et d’année, en tout cas : Beach House joue ce lundi soir à Amsterdam et demain à Paris, avant de s’offrir un break et de s’envoler pour l’Australie. Avec, sous le bras, tout comme ce dimanche d’ailleurs, un très joli Bloom qu’on devrait voir fleurir dans pas mal de listes d’ici trois ou quatre semaines.

Dreampop, donc… Au sens où Victoria et Alex l’entendent, c’est une guitare de cristal qui se prend parfois pour une mandoline (« Take care »). Des chansons qui semblent traduire un romantisme et une nostalgie à fleur de peau. Un batteur qui complète ou embraie sur les rythmes préprogrammés des synthés. De la réverbe, bien sûr. Et en guise de décor : des ventilateurs montés dans quatre structures qui ressemblent à des sommiers à lattes (ou rappellent aux anciens Belges des émissions télé musicales des années 80), où la lumière joue comme le ferait celle d’une lampe carrousel dans une chambre d’enfant. Une lumière travaillée cela dit pour que les trois jeunes gens restent le plus souvent dans la pénombre ou à contre-jour.

Les comptines qu’égrène la jeune femme ne tiennent pas toutes de la berceuse. Certains ont rapproché sa voix de celle d’une Nico. Et quand elle se fait plus cinglante (« Take care », encore), on est très loin des anges et des sirènes, avec ce ton plus dramatique.

Presque impec que tout cela. Presque, parce qu’il ne se passe pas grand chose d’autre sur scène. Le groupe y restitue ses compos à la perfection, mais n’y ajoute rien, nonobstant les quelques gestes ou mouvements de tête de Victoria. Ce qui mène à l’inéluctable conclusion : la dreampop, tu peux tout aussi bien l’écouter dans ton lit.

Didier Stiers

 

Setlist
– Wild
– Walk in the park
– Other people
– Lazuli
– Gila
– Norway
– Master of none
– Silver soul
– The hours
– On the sea
– New year
– Zebra
– Wishes
– Take care
– Myth

Rappels
– Real Love
– 10 mile stereo
– Irene

 

Didier Stiers

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4 Comments

  1. Lau P.

    19 novembre 2012 à 20 h 22 min

    Magnifiquement décrit!

  2. Brun0

    19 novembre 2012 à 20 h 58 min

    Assez d’accord avec ce petit compte rendu.

    Musicalement, c’est superbe, maîtrisé, parfait. Très bonne setlist,

    Visuellement, c’est un peu limité, malgré tout le soin qu’ils ont mis dans leur light show, et c’est le seul point faible car je trouve pour ma part que certains titres ont une certaine force supplémentaire en Live, il serait faux de dire que l’album et le live sont équivalents.
    Mais bon, quelques doigts qui s’agitent sur un synthé, c’est un peu juste quand tu aimes réellement voir jouer des artistes sur scène.

    Petite déception aussi, la version légèrement retravaillée pour le live (batterie) de “Ten Mile Stereo”.

    En attendant, j’y retourne les yeux fermés (façon de parler, hein) lors de leur prochain passage.

  3. luckyone

    20 novembre 2012 à 21 h 29 min

    La setlist n’est pas correcte, parce qu’ils n’ont (à mon grand regret) pas joué Heart Of Chambers…

  4. didierstiers

    21 novembre 2012 à 13 h 07 min

    Mais où avais-je la tête ? On dira que c’était “Master of none”, alors ! ;o)

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