Le foie gras à peine digéré, c’est déjà la rentrée. Que s’est-il passé de primordial durant les Fêtes? La science affirme que les chanteurs solo meurent plus jeunes que les chanteurs de groupe; un « The Wall » (le film) de la génération grunge est en préparation; les Breeders se reforment; Massive Attack est réévalué; Beach House vous souhaite la bonne année; et Tom Waits est invité dans les Simpsons.
C’est une étude très sérieuse (en existe-t-il d’autres?), réalisée par le journal médical BJM Open qui nous l’affirme: les chanteurs solo ont tendance à mourir plus jeunes que les chanteurs de groupe. D’autant plus si elles sont nord-américaines et ont connu la célébrité avant les années 1980. Ah! Les années fastes du wack n’ wall circus! Sans rire, l’étude porte sur 1 489 chanteurs et musiciens ayant rencontré la gloire entre 1956 et 2006 de part et d’autre de l’Atlantique. Parmi eux, ils sont 137 à avoir disparu prématurément. L’espérance de vie moyenne des rock/pop/soul/funk stars, solo ou en groupe? 39 ans en Europe, contre 45 ans aux Etats-Unis. Reste la question: pourquoi la vie est plus dangereuse en solo qu’en groupe? La réponse est logique: parce que les chanteurs solo « se trouvent parfois dans des situations où tous ceux qui les entourent sont des employés – attaché de presse gourou, manager –, qui s’intéressent plus à leur réussite financière qu’à leur besoins personnels », observe la psychologue Honey Langcaster-James, interrogé par la BBC. Au contraire, le groupe a une autre dynamique. Pour reprendre une réplique du film « Mes Meilleurs Copains »: « – Attention, on a un style! Si il est pas content, il va s’faire foutre! » « – Ah, très vite! ». Restons soudés!
Pour tout savoir sur l’étude de BJM Open. Et pour en savoir plus encore.
Lui était dans un groupe, mais est tout de même mort prématurément… et son cadavre vaut toujours un paquet de dollars accrochés à un hameçon, dont sa veuve, Courtney Love, semble avoir le plus grand besoin. Après l’annonce d’une comédie musicale sur sa vie et d’une série télé du nom d’une de ses chansons (« Smells Like Teen Spirit »), c’est un film qui portera sur la vie/l’oeuvre de Kurt Cobain. Mais attention, le projet (car la chose est toujours à l’état de projet) ne sera ni un énième documentaire, ni un simple biopic, mais devrait se présenter comme l’équivalent de « The Wall » pour la génération grunge, mélangeant passages live, fiction et animation. C’est en tout cas la vision qu’en a le réalisateur Brett Morgen (à qui l’on doit le récent documentaire « Crossfire Hurricane » sur les Stones). La sortie n’est pas prévue avant 2014.
On reste dans les années 90 avec Massive Attack qui ressort en grandes pompes son premier album « Blue Lines ». Un premier album au sujet duquel Les Inrocks se posent la question: serait-ce là « le premier chef d’oeuvre post-moderne? » Tentative d’explications: « Massive Attack sont les premiers à admettre que la musique ne sera plus jamais à ce point centrale dans la youth culture, que l’on assistera à des vaguelettes plus qu’à des tsunamis. Le constat n’est ni triste ni amer. Il dégage même totalement l’horizon : ça sera la ligne bleue que promet le titre de cet album fondamental. Premier grand disque postmoderne de cette amplitude, Blue Lines entérine donc la certitude que la vraie nouveauté consiste à agencer le passé, à se dépatouiller avec ses enseignements, à les désacraliser avec irrévérence ». C’est pas faux, comme dirait l’autre. Jugez plutôt.
Autre album qui fête aujourd’hui ses vingt ans, « Tostaky » de Noir Désir. Barclay a eu la bonne idée de sortir la chose en vinyle pour la première fois, mais a eu l’idée bien plus perverse de n’en graver qu’un petit nombre. Résultat, le 33T est déjà épuisé, ou quasi. On ne le trouve en tout cas plus en-dessous de 99€. Quant au 45T, sa cote est de 80€.
Allez, trêve du passé! Quoique. En fait, on va rester dans les 90’s bien malgré nous. Car c’est la saison des Fêtes, et donc des reformations. Cette année, le festival indé All Tommorrow’s Parties (qui s’est fait une spécialité dans les reformations de groupes indé après Godspeed et Afghan Whigs), dont le parrain est Deerhunter, a réussi à convaincre les Breeders de revenir aux affaires. L’album « Last Splash » ressortira lui aussi, forcément, en version 20ème anniversaire. Ça commence à sévèrement manquer d’originalité, tout ça.
Sinon, on l’a déjà oublié, mais la nouvelle année est arrivée. Beach House vous la souhaite avec un clip fait maison pour la bien nommée ‘New Year’. En fait de clip, le duo tient à préciser: « C’est plus une home video qu’une music video… (effectivement – NdR) On a juste pensé que ces moments et les souvenirs qui y sont attachés collaient bien à la chanson ». Que ça ne casse pas pour autant l’ambiance, bonne année quand même!
Nick Cave, lui, nous offre un vrai clip pour son nouveau ‘We No Who U R’ extrait de « Push The Sky Away » qui sortira en février. En fait de clip, ça se veut plus professionnel, mais nous, en le regardant, on a surtout envie de crier « Gamin! Gamiiiin! Allez reviens gamin, c’était pour rire!! »
Autre chose, Arte vient de diffuser l’excellent documentaire de Julian Temple sur Joe Strummer, “The Future Is Unwritten”. C’est visible pour quelques jours encore sur Arte+7. C’est nouvel an. C’est cadeau.
Enfin, Tom Waits a rejoint la déjà longue liste des rockers qui apparaissent dans les Simpsons. L’épisode, intitulé “Homer Goes to Prep School”, a été diffusé hier sur Fox News, et pour l’instant on n’a qu’une image mais tristement pas de son. Ce qui ne nous empêche pas d’écouter le maître en guise d’au revoir. En vous souhaitant la bonne année 2013. Tout de même, on n’est pas des chiens!
DIDIER ZACHARIE