Avant l’explosion de la formation londonienne Mumford & Sons, on aurait pu croire que la vague néofolk qui nous submerge depuis cinq ans était une affaire de mystiques sylvestres américains (Fleet Foxes, Bon Iver…) ou de gamines bien sages (Agnes Obel, Laura Marling, Birdy…).
On aurait aussi pu croire que les formations anglo-saxonnes prônant le port de la casquette, de la salopette, de l’accordéon et de la grosse caisse tapée, debout, du pied, étaient remisées au rayon des souvenirs. C’était bien sûr avant le retour des Dexys Midnight Runners de Kevin Rowland.
Quand Mumford & Sons apparaît en 2007 sur la scène folk londonienne, parmi les autres Johnny Flynn, Jay Jay Pistolet, Noah and the Whale et Laura Marling, on ne leur donnait guère de chance de sortir de leur pub arrosé aux pintes brunes ou blondes.
Il n’est pas ici question de remettre en cause l’honnêteté d’une formation fort sympathique ne se prenant pas au sérieux. Voilà juste une bande de copains décidés à s’amuser avec une musique entraînante à reprendre entre deux séances de rots.
D’ailleurs, ce n’est pas étonnant si leur premier fait de gloire, avant la sortie du premier album, Sigh No More, en octobre 2009, soit le prix du meilleur groupe lors d’une cérémonie des Balcony (sic !) TV Music Video Awards, à Dublin, terre qui s’y connaît en matière houblonnière. N’est-ce pas les Pogues ?
La BBC aussi les repère au point de les inclure dans leur compilation rétrospective Sound Of 2009.
Le plus étonnant est le flair américain : l’album paraît dès janvier 2010 et Mumford & Sons d’avoir les honneurs des shows télé comme celui de David Letterman. En Angleterre, le festival de Glastonbury sacre une tournée qui n’en finit pas de bluffer son monde. De toute la scène néofolk, M&S est certainement le groupe qui a le plus la pêche.
La tournée n’est pas finie que la bande à Marcus Mumford se met illico au travail pour un second album, Babel, sorti en automne dernier. Avec les tubes « I Will Wait » et « Lover of the Light », la plaque est vite disque d’or en Belgique (15.000 pièces).
Et le concert prévu au Lotto Arena le 28 mars est fissa transféré au Sportpaleis d’Anvers, tellement la demande est grande.
Aujourd’hui, des deux côtés de l’Atlantique, comme le prouve leur DVD filmé au Red Rocks du Colorado, Mumford & Sons est populaire. Un phénomène que l’on est allé voir de près à Londres.