Les news inutiles de la semaine #19

Cette semaine, on tente de comprendre pourquoi Daft Punk va une nouvelle fois conquérir le monde; on a des nouvelles de Billie Joe Armstrong, il va mieux, il se souvient; les nostalgiques du grunge ne vont plus se tenir; et on revisite l’art du titrage nécrologique en faisant le tour des hommages rendus à Daniel Darc.

Pourquoi Daft Punk excite-t-il à ce point les sens? Car bon, dès le départ, ça n’a jamais été que du revival disco avec des casques de robots sur la tronche… Parlez d’un concept! Des robots! Du disco! Kraftwerk rencontre Chic, tout ça avant-même l’an 2000… (?!) Voilà le pourquoi! Daft Punk sont les seuls à avoir anticipé que les années zéro et dix seraient toutes acquises aux années 80 kitsch et chic. Et avec ça, ce sont les rois du marketing! Bowie n’a pas dit un mot en dix ans? Daft Punk n’a jamais rien dit et on ne sait toujours pas à quoi ils ressemblent! Là, huit ans après « Human After All », c’est le grand retour annoncé. Enfin, annoncé! Via des rumeurs plus ou moins avérées, une image qu’on suppose être la pochette du disque… et une pub qui débarque sans mot dire durant Saturday Night Live, ce qui assure un bon cinq millions de téléspectateurs (et donc un partage à tout va sur le web dans les minutes qui suivent)… Une pub, donc… Avec du son! Soit quinze secondes de guitare disco pompée à Nile Rodgers… En fait, non, mieux, permettez!: jouée par Nile Rodgers! On suppute que le premier morceau, puis l’album, vont débarquer à l’improviste, comme ça, genre très bientôt. Ça tombe bien, ce soir chez Boris, c’est soirée disco! (L’été va être chaud!)

Allez, puisqu’on parle de Bowie… La presse mondiale a été conviée à l’écoute de album inattendu et inespéré. Forcément formidable! Splendide! Incroyable!… Sauf pour Libération, qui parvient à rendre la séance d’écoute collective, ce truc insipide et prout prout au possible, ma foi pas mal excitante… si on peut dire : « The Next Day, le premier morceau, ça commence basse plombière Never Let Me Down, puis ça part en distorsions Alomar-Fripp de la bonne époque. Et son phrasé de vieille petite fille qui tente d’essuyer sur son visage des litres de foutre après un bukkake féroce, le tout avec des manières un peu agaçantes, j’avoue que ça m’excite assez… » 66 ans, vous vous rendez compte?…

Ah, après le ressuscité, notre rock star en pleine crise de la quarantaine préférée: Billie Joe Armstrong, M. Green Day, s’est exprimé pour la première fois depuis sa salve de fuck! en prime time en septembre dernier (grand moment de télévision, soit dit en passant). Et il dit… en substance (Attention, jeu de mots! – NdR): « Le lendemain, je me suis réveillé, j’ai demandé à ma femme à quel point c’était pô bon (bad). – « C’est pô bon (bad) » … J’ai appelé mon manager. Il m’a dit: « Tu prends l’avion, tu retournes à Oakland et tu vas directement en désintox ». On pensait bien que ça s’était passé de cette manière

Et puisqu’on est en mode 90’s… On a un ami… enfin, disons plutôt une connaissance dont il nous arrive par instants furtifs d’apprécier la compagnie… Eh bien figurez-vous qu’il s’agit d’un fan de Pearl Jam. Genre… Fan! D’hier comme d’aujourd’hui, qui possède la discographie complète de chez complète, parmi lesquels le quadruple EP Live ‘Dissident’ sorti en édition limitée fin 93, et le dernier album à la pochette immonde en vinyle encadré dans son salon… et qui plus est devient tout chose quand il apprend que Brad (peu importe…) passe en concert à Anvers… Bref, vous aurez compris l’idée malsaine qui surplombe le personnage. Et là, du coup, on s’inquiète pas mal pour lui parce qu’il y a du lourd à venir! Figurez-vous qu’un supergroupe se prépare, comprenant des membres de Pearl Jam… et des Guns & Roses! Et là, pour le coup, c’est nous que ça excite! Mike McCready et Duff McCagan dans un même groupe avec Barrett Martin (ancien batteur des Screaming Trees). C’est 1992 à nouveau! Temple Of The Dog, Mad Season,… Mother Love Bone! (ils ont même été recherchés des vieilles démos du deuxième Mad Season qui n’est jamais sorti, paraît-il!…) Hop, on se fait plaisir! La totale!





Sinon, personne n’a rien dit, tout le monde semble s’en foutre, mais Primal Scream revient avec un nouvel album. Et un premier single de 9 minutes produit par David Holmes. Et pour le principe, on peut bien y jeter une oreille… C’est la moindre des choses! (Y a plus d’respect!)

Amis de la hype et du star ce soir, Ed Banger, la maison-mère de Justice, Mr. Oizo,… et tout ce qui est électro-chic made in Paris, fêtait ses dix ans ce week-end à Paris. Ça valait bien une petite fête… relatée par Les Inrocks.

Pour terminer, on fait le tour des hommages rendus à Daniel Darc, qui le vaut bien, dans la presse. Selon l’art du titrage, haut fait de la littérature journalistique francophone. Car un bon titre, c’est un bon article assuré (c’est du moins ce que dit l’adage…)

Dans le genre classique:

« Daniel Darc est mort » (nécro en bonne et due forme – Focus Vif)
« Daniel Darc vient de s’éteindre » (Les Inrocks… qu’on a connu plus en forme)

« Le chanteur de Taxi Girl disparaît à l’âge de 53 ans »
(oh, qu’il est déprimant, ce titre! Déjà que la nouvelle était pas follichonne… Magic)

Le genre, « on sait pas trop qui c’est, mais on reste professionnels! »…:
« Daniel Darc, un chanteur d’enfer est mort» (ah oui, ça craint! Le Figaro…)
« Daniel Darc, le feu-follet du rock français » (Slate… feu-follet? Sérieux?!)

Le genre modèle allemand: professionnalisme, rigueur, savoir-faire:
« Daniel Darc, c’était lui le printemps » (Le Monde)

Enfin, le genre « On est des professionnels du titrage, mon gars, on paye des gars qui n’ont que ça à foutre de la journée, alors va jouer! »:
« Daniel Darc, crève coeur » (Libé… ben oui, qui d’autre?)

Et puis, il y a ce papier des Inrocks qui revient sur l’époque Taxi Girl telle qu’elle a été vécue par les ados boutonneux et complexés de l’époque (soit ceux qui allaient devenir journalistes aux Inrocks), et qui commence comme suit: « Un groupe de pédés. Aimer Taxi Girl dans la France provinciale du début des années 80 était un sport de combat. Un art martial ». On se quitte donc en beauté, avec le groupe de pédés.

DIDIER ZACHARIE


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