Les news inutiles de la semaine #20

Cette semaine, on se penche à nouveau sur la question du rock indé… mais au juste, c’est quoi, le rock indé?; on fait le tour des batailles virtuelles avec Trent Reznor, les Stone Roses et les Kings Of Leon; Tricky revient seul contre tous; non, Lenny Kravitz n’est pas Marvin Gaye!; et Thom Yorke en personne nous souhaite une bonne vingtième.

On commence avec notre marotte préférée, à savoir, la chapelle indé. Mieux, des classements du meilleur et du pire de la chapelle indé. Et là, forcément, il y a à boire, à manger, et surtout à régurgiter. Déjà, le rock indé, c’est quoi? Personne ne sait, mais tout le monde écoute! Et c’est en cela que ces classements subjectifs dans le sens amerlucains du terme (ces gens ne sortent pas beaucoup de chez eux, savez bien…) peuvent trouver un quelconque intérêt autre que la curiosité. Le premier s’intitule « The 50 Most Influential Indie Rock Bands ». Pour les curieux, justement, le top 5:

1. Sonic Youth (c’est un classement américain, donc…)
2. The Smiths (…ce n’est pas un classement anglais…)
3. Joy Division (…fomenté par des trentenaires…)
4. Pavement (…qui ont grandi dans les années 90…)
5. Nirvana (…et seront donc, ad vitam aeternam, redevables à Kurt Cobain, ses pulls troués, ses cheveux gras!)

L’attrait du truc, c’est de le comparer au top « The 20 Worst Hipsters Bands ». Là, retrouvons les doublons: Grizzly Bear, Beach House, Guided By Voices, Bright Eyes… Arcade Fire (« D’une certaine manière ils ressemblent à la bouffe industrielle que notre génération a consommé enfant: ils ressemblent presqu’à quelque chose qui serait bon pour nous. Mais non. Arcade Fire n’est pas bon pour nous »), et… le pire du pire et le 40e plus influent: Bon Iver. + « L’impact de Justin Vernon sur la musique indé se fera encore sentir dans plusieurs années – ne fut-ce qu’à travers ces gars tentant le falsetto sur des éléments folk »« Bon Iver est l’indicateur de la chute de notre musique. Qu’est-il arrivé à notre génération pour que ce gars vienne à porter notre torche musicale? »

Bref. La question est: qu’y a-t-il à retenir de classements si futiles? Eh bien, fier lecteur, « hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère! », deux choses: la première est cachée dans les intitulés. Indie. Hipsters. Voilà, c’est ça le rock indé aujourd’hui. Cette chapelle sans contour défini, ce foutoir sans style affirmé qui ressemble plus à un supermarché qu’à une scène artistique. Le rock indé, en 2013, c’est (de plus en plus) la musique des hispsters, celle qu’on écoute pour être branchouille. Et ça s’arrête (quasi) là.

Quant au deuxième point retenu, c’est l’absence du groupe qui devrait être en tête des deux classements et rassembler tout ce joli monde, Weezer. Weezer!? Oui, Weezer! Le plus influent et le pire. Celui qui a creusé la tombe. Pensez-y, le groupe du geek mal dans sa peau, qui ne boit pas, ne fume pas, ne drague pas et conclut encore moins, mais reste cloitré comme un autiste devant son ordi à écrire de jolies chansons pop qui sont seules à pouvoir exprimer sa peur et son malaise en société. Ça ne vous rappelle rien? Si, ça rappelle l’époque que nous vivons. Les geeks ont pris le pouvoir et rien ne sera plus jamais pareil. Ad vitam aeternam.

C’est pas ça, on va continuer à en parler, de musique. Faut pas croire, on aime ça. Tiens, on va même parler de Tricky. Pourquoi Tricky? Parce que Tricky revient, sans promo, sans label, seul contre tous. Surtout, il revient avec un titre, annonciateur d’un album à paraître fin mai, qui reprend les choses là où « Maxinquaye » les avaient laissées il y a fort fort longtemps. « J’étais perdu depuis des plombes. J’essayais de prouver quelque chose aux gens, j’essayais de faire des trucs qui plaisent aux autres et à moi-même en même temps, ce qui ne fonctionne jamais. Pour être honnête, je divaguais depuis Chris Blackwell et Island (ce qui nous ramène tout de même à 1999 – ndR) ». On est content qu’il s’en rende compte. L’album « False Idols » sortira le 25 mai sur son label personnel aussi nommé False Idols. Et donc, ce titre, ‘Nothing’s Changed’, annonce que rien n’a changé depuis les années trip hop. Enfin, qu’il dit!

D’autres ont autant de mal que Tricky à se rendre compte qu’ils divaguent. Ou s’en rendent-ils compte? Les Kings Of Leon le disent haut et fort, ils sont trop dans la bouteille pour enregistrer quoique ce soit de valable… Enfin, on paraphrase un peu… à peine: « Le vin, c’est pas pour tout le monde, mais c’est clairement pour moi » exprime de façon claire et précise Jared Followill sur… ou ça?… Twitter, pardi! Il poursuit: « Je viens d’essayer un truc du nouvel album. Excitant. Mais j’étais trop bourré pour arriver à quoique ce soit. ?#Demain » Trop top! Rock & Roll, mega lol, quoi! Mes jeunes frères et soeurs, pour vous faire prendre conscience des ravages abominables de l’alcool sur la société:

les Kings Of Leon avant:

les King Of Leon après:

Just say no!

Toujours du côté de Beverly Hills, l’ego de Lenny Kravitz en a pris un coup. Lui, Lenny KraKra, devait personnifier Marvin Gaye dans le biopic que lui consacre Julian Temple (le gars qui a réalisé les films officieusement officiels sur les Sex Pistols). Et bien, rien du tout, hors du projet le Lenny! Pourquoi? On n’en sait rien… Sauf que le fiston de Marvin Gaye n’avait aucune envie de voir Kravitz devenir son père, menaçant des recours en justice et tout le toutim pour lui en dissuader. Il semblerait qu’il ait réussi. En tout cas, Lenny Kravitz, qui a essayé très fort toute sa carrière d’être Marvin Gaye épousant Hendrix copulant avec Lennon le trompant avec… euh, Elton John?… ne sera même pas Marvin. En même temps, le pouvait-il?


Un à qui on ne risque pas de faire un tel affront, c’est Trent Reznor de NIN (et actuellement à la tête du projet How To Destroy Angels avec sa fort ravissante épouse…). Déjà, lui a ses entrées à Hollywood… et faciles encore bien. Et puis, celui qui ose lui poser une question qui lui déplaît, par internet bien sûr, comme c’est la mode (on appelle ça un Reddit… Un chat avec les fans, en somme), il se voit répondre ceci: « Sorry, the wifi on our yacht is having issues, we can’t get your full question to load. Try sending me an email at gofuckyourself@youcunt.com ». Comme ça, les choses sont claires. Quelle était la question? « En tant que millionnaire, pourquoi avez-vous signé avec une major pour promouvoir votre album » Jeune fou inconscient! Encore heureux que c’était par chat, cette histoire!

On continue avec les guerres via twitter, c’est mignon. La chanteuse pour djeuns Azealia Banks est assez furax contre les Stone Roses et l’a fait savoir à la planète… via twitter, donc. En gros, les vétérans britons, mal élevés comme ils sont, ont fait un peu trop de bruit lors de leur soundcheck alors que la mignonne Azealia était encore sur scène durant un festival en Australie. Selon elle, ces tristes personnages ont ni plus ni moins « saboté son show » et le message qu’elle leur fait passer est le suivant, je cite: « Fuck those old saggy white niggas stone roses. I wish them nothing but excrement & death. » Excrément et mort? Les Roses n’ont pas répondu. Lâcheté? Pour leur défense, on n’est pas sûr qu’ils suivent Azealia Banks sur twitter.

Allez, c’est la vingtième des news inutiles. Et il y a vingt ans, Thom Yorke ressemblait à ça… Pour dire, gardons la foi. On peut tous y arriver!

DIDIER ZACHARIE


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1 commentaire

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    17 août 2013 à 21 h 11 min

    le titre de l’article le résume parfaitement, inutile !
    pour faire du vent on peut tout aussi bien agiter les bras

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