On a retrouvé Hank Harry !

N’ayez crainte, pas question de transformer ce blog en site d’archéologie musicale, même si les héritages des Inspiral Carpets et de 2 Unlimited pourraient générer de passionnantes enquêtes. Nous avons néanmoins eu des nouvelles du sieur Hank Harry et de ses chansons pop minimalo-burlesco-sentimentales. Le garçon de vos rêves est prêt à remonter sur scène, seul, et puis juste avant Le Yéti.

Allez, hop : interview !

Dites, Monsieur Christophe Enclin, qu’a fait Hank Harry depuis tout ce temps ?

Le dernier album, Bye-Bye Dictators!, est sorti en 2009. En réalité, ce n’est pas si vieux. Ce disque, peut-être celui dont je suis le plus content, a été vraiment compliqué à enregistrer, mixer et fabriquer. J’ai eu des soucis à absolument chaque étape : collaborateurs qui prennent la fuite vers des projets plus rentables, maison de disques et distributeur qui mettent la clé sous la porte deux mois avant la sortie, coproducteur qui disparaît dans la nature en me laissant la facture, fabrication du vinyle compliquée et pour couronner un certain désintérêt des médias : si c’est autoproduit, c’est que personne n’en veut et que ce n’est pas bien, ce n’est même pas la peine d’écouter… Heureusement…

Heureusement ?

Heureusement, je croise Benoît Damoiseau en vacances de Hollywood Porn Stars, qui a bien envie de jouer de la basse et de former un groupe sur la base de mon album. Les Ducati Lovers voient le jour et quelques concerts suivent. Le groupe gagne en assurance et nous commençons à jouer de nouvelles compositions quand deux membres – sur cinq – décident de laisser tomber, l’un au profit de sa maison à retaper et l’autre pour un groupe de reprises de U2. Je ferai encore quelques dates en solo par la suite, mais le cœur n’y sera plus.

N’était-il pas question de laisser tomber Hank Harry au profit de Volvo, histoire de redémarrer dans la fraîcheur ?

Si, complètement. De guerre lasse, je décide de laisser tomber complètement pour former Volvo avec Jean-Philippe Denoël (ex Cheesy Cliché). Je ne veux plus porter seul un projet, je veux plus de liberté. Je sentais bien que je m’enfermais un peu derrière ce « personnage ». Je suis par exemple content que les compositions soient partagées, que Jean-Philippe ait un droit de regard sur les paroles, que nous allions le plus loin possible dans la liberté de style, de ton, d’ambiance…

Sauf que Hank Harry reprend quand même du service ?

Cela faisait deux ans que je n’avais pas touché une seule fois ma guitare pour jouer du « Hank Harry » quand, il y a quelques mois, j’ai été contacté pour jouer avant The Spinto Band lors d’un concert intime, à la campagne. J’ai accepté tout de suite et pris tellement de plaisir à rejouer mes chansons préférées, sans pression ni promotion ni rien d’autre que simplement jouer que j’ai décidé de remettre le couvert chez qui voudrait. Ces chansons existent, j’aime les jouer. Si on me propose une date, j’accepte, c’est aussi simple que ça. De là à ressortir des disques, il y a un pas énorme que je ne suis vraiment pas prêt de franchir ! Hank Harry est donc une sorte d’ancienne maîtresse que j’accepte de revoir de temps en temps, uniquement pour passer un bon moment…

Le projet Volvo suit-il le cours que vous vouliez, en termes de production, de parutions ?

Nous pensions sérieusement sortir un ep tous les 3 mois, à chaque saison, rehaussé par un illustrateur dont nous aimons le travail, mais tout prend beaucoup de temps si on veut faire les choses au goût de chacun, et nous sortons finalement deux ep par an. Le prochain est prévu pour le 27 avril, je l’aurai dans mon sac lors du concert à Bruxelles. En parallèle, nous travaillons sur la formule live avec l’apport d’une batteuse (Linda Doria, ex Playboys Bend). Une date est déjà prévue.

Comment attirer l’attention aujourd’hui, quand on lance un projet dans cette jungle des groupes et des sorties de disques ?

Nous nous réjouissons de montrer les titres en concert. Il y a vraiment une grande liberté dans le projet live. Tout est possible. Nous passons de morceaux très calibrés, pop, à des improvisations aux durées élastiques. Pour le reste, nous mettons un point d’honneur à ne sortir que des morceaux d’excellente qualité avec des visuels somptueux. Nous avons la chance de collaborer avec des illustrateurs de renom comme Laurent Impeduglia, qui expose partout dans le monde, ou Jean-André de Trémontels qui vient de faire des T-shirts pour les 10 ans de Ed Banger et qui fait plein de pochettes démentielles. Nous espérons bien sûr sortir un album complet reprenant tout ça dès que possible. Et donc devenir le meilleur groupe du monde. Ça devrait nous permettre de sortir du lot, non ?

L’entrée au concert de Hank Harry à Bruxelles est en « prix libre » : je vois bien ce que c’est, mais quelle est l’idée ? Et toi, tu donnerais combien ?

C’est la formule choisie par la salle Martine. J’aime bien le principe et je trouve même qu’à la limite, les gens devraient payer après le concert s’ils sont contents. Le problème, c’est que certains boivent beaucoup et pourraient se retrouver sans argent ou oublier de payer à la fin du concert ! J’imagine que l’idée, vu que c’est une salle très intime, est de ne pas faire payer comme s’il s’agissait d’un concert classique, de juste demander une participation symbolique. Pour certains, 3 euros c’est déjà beaucoup. J’espère le passage d’un milliardaire russe qui claquerait 1.000 euros pour impressionner sa maîtresse. On ne sait jamais, tout peut arriver ! Moi, je mettrais 3 euros mais j’achèterais les disques de l’artiste si le concert m’a plu parce que je sais que ça fait toujours plaisir…

Qu’entendra-t-on, au fait ?

Une sélection des chansons qui, selon moi, tiennent bien toutes seules en version complètement dénudée, juste guitare et voix. Certaines ont plus de 10 ans et d’autres sont sur le dernier album. Ce sont généralement les plus calmes, et certaines incontournables comme « Turnaround » sont revisitées complètement. « My clock », « Talk to you », « Sleeping there »… Je ne comprends pas comment des mecs comme les Beatles ont pu splitter sans avoir écrit ces chansons-là…

On te retrouvera aussi en première partie du Yéti : c’est quoi, les affinités ?

Thierry De Brouwer (Le Yéti, donc) faisait partie du Lovely Cowboy Orchestra. Nous avons tourné ensemble pendant deux ans, il y a tout juste 10 ans, à l’époque de Far from clever. Il a même composé un titre sur l’album : « So long ». Il n’est pas impossible que nous le jouions ensemble à l’An Vert. Nous sommes restés amis et nous tenterons de le démontrer en restant toutefois dans le domaine du raisonnable.

 

Didier Stiers

 

Le 11 avril à Liège, à l’An Vert, avec Le Yéti. Le 27 avril à Bruxelles, Salle Martine. Volvo : le 1er juin à Liège, au Hangar.

Didier Stiers

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