California Dreamin’ (5) : Les interdits de Carmel et le condor passa

Non pas deux motards mais bien deux éléphants de mer de Cambria. Photo PHILIPPE BUISSIN/CLASSIC 21.

Quitter Monterey pour le sud sans s’arrêter à Carmel est une erreur. La petite ville, surnommée « Clintville » depuis que l’acteur et réalisateur Clint Eastwood a dirigé la cité balnéaire durant deux ans et surtout investi dans l’immobilier local, est un petit bijou de propreté et de sécurité.
De notre envoyé spécial

Le Zoute, à côté de Carmel, c’est de la rigolade. On y compte déjà sept terrains de golf et Clint a dû batailler ferme contre les écolos pour en imposer un huitième. L’homme aime les arbres pourtant. A Carmel, aujourd’hui, il est interdit d’abattre un arbre. Pas étonnant dès lors d’en trouver en plein milieu d’une rue. Carmel, c’est aussi la plus sévère en terme de réglementations. Les PV pleuvent sur les automobilistes ou motards indélicats (l’un d’entre nous en a d’ailleurs fait l’amère expérience pour avoir dépassé le temps de stationnement autorisé). A Carmel, il est également interdit de manger des glaces (sans doute pour ne pas salir les trottoirs) et même de porter des talons aiguilles (ces mêmes trottoirs pouvant se révéler dangereux). Ce qui n’empêche pas les boutiques chics et chères de prospérer et les maisons hors de prix avec vue sur océan de proliférer.
Ce n’est pas tout ça mais lundi, la Route 1 nous attendait pour rallier Morro Bay, près de San Luis Obispo. Cette portion est nettement plus agréable que celle plus au nord. Avec des tournants plus faciles à négocier. On décompte jusqu’ici trois accidents sans gravité : une Electra Glide dans le fossé et deux pieds amochés. Pour le reste, rien à signaler : les bikers belges savent se tenir. L’attraction du jour a été la forêt de Big Sur où se trouve la Henry Miller Library et aussi le resto Nepenthe construit à flanc de colline, avec vue imprenable sur l’océan et un épais brouillard. Une petite difficulté supplémentaire pour les motards survolés par une horde de condors davantage là pour protéger que pour inquiéter.
Il en va de même avec le sommeil paisible des éléphants de mer de Cambria. A un moment menacés de disparition, ces braves bêtes sont aujourd’hui 15.000, souvent entassées sur des petites portions de plage. Un spectacle assez saisissant. Tout comme celui de la propriété du magnat de la presse, Randolph Hearst qui a inspiré Orson Welles pour son Citizen Kane. Le San Simeon Castle est un modèle de gigantisme, de rococo et de mauvais goût. Le tout sur un domaine gigantesque.
Il se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord de Morro Bay, étape de ce lundi soir avant la longue journée de mardi qui va nous emmener dans le désert jusqu’à Ridgecrest. En attendant, on renoue avec la tradition du groupe live local. Il y a amateurs et amateurs. A Monterey, le groupe était plus qu’approximatif. A Morro Bay, on a eu droit à un groupe tout aussi amateur mais doué pour mettre de l’ambiance, même que Marc Ysaye a respecté la tradition en le rejoignant à la batterie pour deux titres. De quoi nous mettre en forme avant les 450 kilomètres de l’étape suivante.

THIERRY COLJON

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2 Comments

  1. Alain van Hille

    23 avril 2013 à 14 h 09 min

    Le règlement interdisant les crèmes glacées datait d’avant Clint Eastwood qui l’a fait supprimer.

  2. Thierry Coljon

    23 avril 2013 à 15 h 03 min

    merci pour l’info, Alain. Pas si mauvais, ce Clint finalement…

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