California Dreamin’ (6) : dans un paysage cinématographique

Le lac Isabella, au pied de la Sierra Nevada: un décor de rêve! Photo PHILIPPE BUISSIN/CLASSIC 21.


DE NOTRE ENVOYE SPECIAL

Après six jours d’escapade, il est temps de quitter la côte et un océan qu’on ne reverra plus avant l’étape ultime : Los Angeles. De Morro Bay, il s’agit de filer vers l’est, vers le désert et la chaleur.
La bruine et la brume matinales ne dureront pas longtemps, percées par un soleil qui ne nous quittera plus. Le décor est encore très vert et vallonné mais, petit à petit, cède la place à des collines plus pelées et une végétation disparaissant au fil des kilomètres. Les bikers sont prévenus : il n’y a pas intérêt à oublier de faire le plein avant d’entrer dans ces vastes contrées désertiques où les animaux règnent en maîtres. Les rapaces sont toujours là à mener le bal dans le ciel. La première ferme que nous croisons est une solar farm : des panneaux solaires à perte de vue. La Californie a du soleil à revendre. Au fil des heures, le paysage devient de plus en plus cinématographique. La vue est à couper le souffle. Rouler à moto dans ce décor immobile est une expérience unique. Les routes sont toujours aussi bien entretenues et seule la présence bien réelle de la police nous pousse à respecter de temps en temps les limitations de vitesse. Car dans ce théâtre à ciel ouvert, on se sent pousser des ailes.
Pour s’y retrouver – souvent par petits groupes de moins de dix motos – les randonneurs possèdent tous un Tripy, une invention belge surtout utile pour le Paris-Dakar et les autres rallyes dans le désert. Il s’agit d’un appareil de type GPS dans lequel le parcours conseillé a été encodé. Souvent inutile en ville où les ondes passent mal, le Tripy, en milieu hostile, se montre vite indispensable. Mais il suffit qu’une route soit barrée pour que la troupe de cent trente motards et automobilistes (sur 72 motos et dans huit voitures) se perde en conjonctures. Tout rentrera finalement dans l’ordre pour l’épique montée d’un col, dans la Sequoia National Forest, au sud de la Sierra Nevada. Ce passage « difficile » est baptisé corse par les organisateurs qui y ont leurs habitudes. La nature sauvage n’est pas facile à admirer quand le moindre virage en épingle à cheveu ou un accotement non balisé peut devenir autant de pièges pour des motards même chevronnés. Un seul accident sera à déplorer (ainsi qu’une panne technique) avant l’arrivée au lac Isabella et à Kernville où il est temps de reprendre des forces.
La récompense est au bout du chemin avec de longues lignes droites dans un décor de rêve : montagnes arides et premiers Joshua Trees.
Arrivée à Ridgecrest. La base militaire navale et aérienne (utilisée par la navette spatiale) est une étape de repos avant la journée de mercredi, la plus longue (500 kilomètres !) avec la Vallée de la Mort torride avant la descente sur Las Vegas. Sacré programme ! THIERRY COLJON

La carte

La playlist

Les photos

[imagebrowser id=583]


commenter par facebook

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *