Bombe a(na)tomique au Sportpaleis dévoué à Beyoncé, glamour triste à Forest tout acquis au mystère Lana Del Rey : ce vendredi était le jour des divas qui ont fait impression, chacune à leur manière. Oui, l’interprète de « Carmen » et « Video games » dispose d’une discographie moins étoffée, mais on lui trouve aussi « quelque chose ». Jusque quand?
Adoration
Forest National non pas en version « club » mais plein comme un œuf : c’est dire si l’engouement suscité par Lizzy Grant est toujours bien vivace. A entendre les hurlements saluant le moindre de ses déhanchements et voir pousser la forêt de gsm lorsqu’elle s’approche des premiers rangs de la fosse, « engouement » semble même un peu terne. Fascination, dévotion ? C’est selon… Et c’est certainement pas mal comme résultat pour une campagne promo – on l’oublierait presque – aussi savamment menée que celle d’un David Bowie ou d’un Daft Punk.
Séduction
L’écran de projection est inséré dans un ensemble de panneaux évoquant un club art-déco. Faux palmiers, faux candélabres et statues en (fausse) pierre complètent cet ensemble dans lequel ont pris place les musiciens accompagnés par une petite formation de cordes. Lana Del Rey y apparaît vêtue d’une très courte robe noire. Vous avez dit sexy ? « My pussy tastes like Pepsi Cola », chante-t-elle d’emblée dans « Cola ». L’imagerie californienne vintage qu’elle affectionne fait bon ménage avec des histoires d’amour pas toujours net.
Soupçon
Ses premiers pas sur scène, notamment à l’époque de ce fameux Saturday Night Live, avaient clairement séparé les accros et les haters. A Werchter, l’an passé, la chanteuse nous avait quelque peu plus convaincus, même si sa voix ne trouvait pas toujours la justesse souhaitée dans les registres hauts. Même impression générale ce soir. Quoi de mieux qu’une tournée et des concerts rien qu’à soi pour emporter l’adhésion ? Sauf qu’ici à Forest, sa voix, ce n’est pas encore tout à fait ça. Et que le public y mette plus d’une fois du sien (« Born to die »…) ne le camoufle pas totalement. Pas plus que ses reprises, d’ailleurs : un bout de Dylan avec « Knockin’ on heaven’s door » et « Blue velvet » popularisé en 1951 par Tony Bennett. Mais le plus étrange reste peut-être la manière dont elle se présente. Pour un « show », ça manque d’enchaînement, d’un peu de rigueur dans la mise en scène. On sent ici et là comme un flottement. Pas mal à l’aise pour autant (« I’m so excited to be here »), Lana/Lizzy se laisse pourtant plus d’une fois porter par un public, on s’en doutait, acquis d’avance.
Conclusion
Un album (Born to die), c’est synonyme de setlist qui varie très peu au fil de la tournée. D’un concert court, même si on y ajoute le titre chanté sur la bande originale de Gatsby le magnifique (« Young and beautiful », dans un bel éclairage rouge et doré), le clip d’intro à « Ride », emballant, ou… les blancs entre certaines chansons. Et c’est enfin source d’une certaine uniformité dans le ton qui fait dire que trop de spleen tue le spleen. Une heure après être apparue sur scène, elle annonce le dernier titre (« National anthem »), le chante, puis retourne face aux premiers rangs où elle passe cette fois près de 20 minutes ! Bisous, photos, papotes ; pendant ce temps le groupe meuble… et ça devient presque pénible pour quasi tout le monde, d’autant qu’une fois terminées les étreintes, la Miss disparaît pour ne plus revenir, laissant à ses musiciens le soin de saluer. Bien malin qui pourra dire combien de temps le personnage Lana Del Rey, certes décalé mais toujours sur la vague du buzz suscité par les « Video games » et autres « Blue jeans » (belle intro des cordes, ce soir), continuera à susciter une telle… vénération.
Didier Stiers
(Photo : Thomas Blairon, Werchter, 29 juin 2012)
Setlist
– Cola
– Body electric
– Blue jeans
– Born to die
– Carmen
– Blue velvet (cover Tony Bennett)
– Young and beautiful
– Without you
– Knocking on heaven’s door (cover Bob Dylan)
– Ride
– Summertime sadness
– Gods and monsters
– Video games
– National anthem
stefgilloen
1 juin 2013 à 20 h 13 min
RT @frontstage: Le dossier Lana Del Rey: Bombe a(na)tomique au Sportpaleis dévoué à Beyoncé, glamour trist… http://t.co/LoHxOFpa58
stefgilloen
1 juin 2013 à 20 h 14 min
“@frontstage: Le dossier Lana Del Rey: Bombe a(na)tomique au Sportpaleis dévoué à Beyoncé, glamour trist… http://t.co/YShiRHLJEt“@gilloen
Rossa Lila
2 juin 2013 à 3 h 05 min
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Céline Bertinchamps
2 juin 2013 à 3 h 05 min
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Fred
2 juin 2013 à 18 h 28 min
Critique très bien rédigée!!!! 😉
Je dois avouer que j’en ai vu des concerts mais une séance de dédicace camouflée en concert, c’est bien la première fois!
Lana Del Rey….à voir sur votre écran….à écouté depuis votre radio… sauf si vous aimez les autographes…
Triste soirée…
dudu
3 juin 2013 à 13 h 03 min
j’étais à ce concert, et j’ai vite eu un mauvais sentiment car elle était déjà dans le public après la première chanson. Les 15 minutes d’autographes de la fin étaient vraiment une sale manière de prendre tout le public de Forêt en otage. Plein de gens on commencé à quitter dès ce moment.
Elle n’a même pas présenté ses musiciens, ni même fait de rappel
J’ai rarement vu un concert si nul, pour 40€