C’est au Klub que ça se passe, le Klub dont les organisateurs nous disent qu’ils ont relevé certaines bâches latérales pour assurer un courant d’air. Comme il n’y a pas d’air en ce début d’après-midi, il n’y a forcément rien qui court, et tout le monde y baigne dans la même touffeur. Pas de quoi dissuader ceux venus prendre leur dose de UK garage à la sauce Lawrence. Lawrence, comme Guy et Howard de Disclosure.
Le duo qui monte, qui monte… Les deux frères sont impeccables. Ils ont la chemise boutonnée jusqu’au cou, le genre de détail qui te fait perdre un kilo en sueur rien que d’y penser. Et on y pense, forcément, quand ils ouvrent le bal avec « F for you », ou qu’ils jouent avec le petit gimmick vocal de « When a fire starts to burn ». Les rythmiques sont élastiques, les basses ultra puissantes. Quand « Latch » ou « White noise » se mêle au live, l’effet est tout simplement dévastateur.
A proximité de certains caissons, c’est tout l’intérieur du corps qui vibre. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que le poulet du chicken burger ingurgité hier ne reprenne vie dans l’estomac. Curieuse sensation.
Cela dit, on ne rigole pas avec la réglementation : de avis placardé face aux tables de mixage rappellent la limite des 100dB ! Les rigolos sont plutôt dans le public, qui affiche d’année en année ses préférences en termes d’accessoires. Ont la cote, pour l’heure : le cactus gonflable en pot (gonflable aussi), le matelas pneumatique en forme de crocodile et la bouée à tête de canard.
Guy et Howard, eux, font le meilleur usage du monde de leurs jouets : percus, cordes et machines, ils jouent de tout, en gamins doués qu’ils sont. Disclosure vs Belgium : 3-0.
Didier Stiers