Frank Ocean, comme à Ostende

Frank OceanObjectif du jour : trouver le petit groupe un minimum emballant pour patienter avant les têtes d’affiche de ce soir. Premier essai avec les filles de Haim. Deuxième tentative avec les garçons de Band Of Horses. Conclusion : la dernière fois qu’on a vraiment vibré, ben, c’était déjà hier, avec Frank Ocean.

Haim, donc… Soit trois sœurs californiennes prénommées Este, Danielle et Alana, qu’un camarade nous a vendues – façon de parler – avec un enthousiasme difficilement dissimulé, rappelant au passage que leur musique a été qualifiée de «  nu-folk meets 90’s r’n’b ». Bon… Faudra qu’on en reparle, parce que ce qu’on a entendu sous la toile du Barn pouvait tout aussi bien être du « Clannad meets power pop quelconque ». Pas bien excitant donc, surtout que les demoiselles scandent au moins autant qu’elles chantent. Une chance de rattrapage au grattage avec leur album à venir ?

Deuxième tentative avec Band Of Horses. Les cinq de Seattle jouent sur la grande scène, à une heure où l’on peut déjà y espérer un public raisonnablement nombreux (même si on en croise quelques-uns très préoccupés par les résultats de Wimbledon. Ces pensionnaires du label Sub Pop ont pour eux un dynamisme plutôt communicatif qui sert plutôt bien leur mix de country, de rock, d’americana et d’envolées à la Fleetwood Mac. Le chanteur tatoué jusque dans le cou arbore un T-shirt vintage à l’effigie du légendaire Waylon Jennings, et on comprend bien que ce n’est pas pour faire genre.

Premier bilan sur le coup de 19h : la dernière fois qu’a vraiment vibré, ben, c’était déjà hier, avec Frank Ocean. Le garçon, accompagné de bons musiciens dont quelques cuivres, est issu du collectif Odd Future mais plus qu’avec le rap, c’est aujourd’hui avec la soul et le r’n’b qu’il a de fort belles affinités. Il refuse les interviews et les photographes en frontstage. Indifférence ou timidité ? Quand on le voit sur scène, on penche plutôt pour la seconde hypothèse : c’est qu’il a souvent l’air d’être dans son monde, et quand il s’adresse au public, on n’est pas toujours sûr de bien comprendre ce qu’il dit. Mais quelles mélodies ! Et quelle voix, mes aïeux, quelle voix ! Tour à tour rauque, sensuelle, caressante, suppliante… Après « Bad religion », on se dit que si Marvin Gaye et Prince avaient eu un fils, ça aurait pu être ce Frank Ocean ! Et quelle version de « Pyramids » ! Electro, dance, puis soul, justement ; à tomber ! Ça, c’est du cinq étoiles

Didier Stiers

Didier Stiers

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